L'Académie française au fil des lettres

Avec la participation de Pauline de Flers et les contributions d'Élisabeth Badinter, Christophe Barbier, Elvire de Brissac, Gabriel de Broglie, Hélène Carrère d'Encausse, Alain Decaux, Florence Delay, Michel Déon, Jean Dutourd, Jean-Paul Goujon, Jean M. Goulemot, Hubert Heilbronn, Olivier de Luppé, Stéphane Martin, Marie-Renée Morin, Pierre Nora, René de Obaldia, Jean d'Ormesson, Yves Pouliquen, Pierre-Jean Rémy, Pierre Rosenberg, Jacques-Alain de Sédouy, Florence Terray et Jean-Claude Yon
Coédition Gallimard / Musée des lettres et manuscrits
Préface de Gabriel de Broglie
Gallimard
Parution
Voici dévoilées, transcrites et commentées une centaine de pièces manuscrites remarquables, choisies parmi une collection entièrement consacrée aux quelque sept cents Immortels ayant siégé à l’Académie française depuis sa fondation en 1635. Commencée vers 1830, mais connue à ce jour des seuls initiés, cette exceptionnelle réunion de lettres et documents autographes a été composée par six générations de marquis de Flers, avec un grand souci d’exhaustivité.
Au fil des lettres se révèle une chronique vivante de la Compagnie, dans ses travaux quotidiens, son protocole, ses traditions, comme au travers des crises et querelles qui ont marqué son existence. On perçoit dès lors quels furent le dessein et l’évolution de l’Institution, ce qu’en ont attendu ses membres et candidats successifs ou ce que lui ont reproché ses détracteurs. S’y trame continûment une histoire des rapports complexes entre pouvoirs et littérature, élites et culture. Mais le spectre est large, la matière immense et rare. D’un document l’autre, le propos et les enjeux varient : critiques, moraux, linguistiques, tactiques, politiques, sociaux, sentimentaux... On parle autant de science que de style, de finance personnelle que de désillusion amoureuse ; la tendresse succède à la véhémence, l’amertume à l’ironie, le compliment à l’aveu, le lyrisme à l’analyse. De sorte que, dans l’intimité de ces manuscrits d’exception, le lecteur se sent placé au plus près des mœurs, des préoccupations et des débats de la Compagnie, au cœur de ces réseaux qui, à chaque époque, se forment, rayonnent puis se distendent...
Lieu de consécration, objet de convoitise ou de défiance, l’Académie française se donne ici telle qu’en elle-même, non comme une clôture mais comme un point de fixation et de rencontre des grandes aventures de l’Esprit.