Album Gustave Flaubert
Gallimard
Parution
Quand Flaubert meurt, le 8 mai 1880, on ne connaît pas son visage. C’est une exception dans un siècle où la figure de l’artiste s’est multipliée par la gravure et par la photographie. L’absence d’image résulte de la volonté expresse de l’auteur : il a refusé avec constance de livrer sa tête au public.
Cette opposition au portrait se double d’un refus de l’illustration. « Jamais, moi vivant, on ne m’illustrera. » « Toute illustration en général m’exaspère – à plus forte raison quand il s’agit de mes œuvres : – et de mon vivant, on n’en fera pas – dixi. C’est comme pour mon portrait. »
Troisième refus : révéler ou laisser révéler les détails de son existence. « Je pense au contraire », écrit-il en 1859, « que l’Écrivain ne doit laisser de lui que ses œuvres. Sa vie importe peu. Arrière la guenille ! » Sans visage pour ses contemporains, l’artiste doit donc être aussi sans biographie.
Flaubert est le premier à théoriser et à mettre en pratique la disparition de l’auteur dans le texte, sous le nom d’« impersonnalité ».
Ces trois refus, du portrait, de l’illustration et de l’empreinte biographique, découlent d’un même principe : l’œuvre seule, la Littérature comme absolu. Il ne facilite pas la tâche de son biographe ni de son iconographe, cet écrivain entré en résistance contre l’imagerie et l’imaginaire de son siècle. Pourtant, le « photophobe » a posé devant plusieurs objectifs, l’iconoclaste a utilisé des images pour sa documentation, le réfractaire à la curiosité biographique a disséminé un discours sur soi dans quelque quatre mille cinq cents lettres, et il a conservé pieusement tous ses manuscrits.
C’est à partir de tous ces documents qu’Yvan Leclerc retrace la vie de Flaubert, dans un texte à la fois lucide, souriant et profond, que vient étayer une connaissance exceptionnelle de l’œuvre, dont il est l’un des meilleurs spécialistes.
Publié à l’occasion du bicentenaire de la naissance de l’auteur, l’Album Gustave Flaubert succède à l’Album Flaubert établi en 1972 par Jean Ducourneau et Jean Bruneau — Jean Bruneau qui consacra sa vie à l’édition de la Correspondance de Flaubert, édition achevée, précisément, par Yvan Leclerc et dont les cinq volumes, qui viennent s’ajouter aux cinq volumes des Œuvres complètes, constituent une extraordinaire expérience de lecture.
Cette opposition au portrait se double d’un refus de l’illustration. « Jamais, moi vivant, on ne m’illustrera. » « Toute illustration en général m’exaspère – à plus forte raison quand il s’agit de mes œuvres : – et de mon vivant, on n’en fera pas – dixi. C’est comme pour mon portrait. »
Troisième refus : révéler ou laisser révéler les détails de son existence. « Je pense au contraire », écrit-il en 1859, « que l’Écrivain ne doit laisser de lui que ses œuvres. Sa vie importe peu. Arrière la guenille ! » Sans visage pour ses contemporains, l’artiste doit donc être aussi sans biographie.
Flaubert est le premier à théoriser et à mettre en pratique la disparition de l’auteur dans le texte, sous le nom d’« impersonnalité ».
Ces trois refus, du portrait, de l’illustration et de l’empreinte biographique, découlent d’un même principe : l’œuvre seule, la Littérature comme absolu. Il ne facilite pas la tâche de son biographe ni de son iconographe, cet écrivain entré en résistance contre l’imagerie et l’imaginaire de son siècle. Pourtant, le « photophobe » a posé devant plusieurs objectifs, l’iconoclaste a utilisé des images pour sa documentation, le réfractaire à la curiosité biographique a disséminé un discours sur soi dans quelque quatre mille cinq cents lettres, et il a conservé pieusement tous ses manuscrits.
C’est à partir de tous ces documents qu’Yvan Leclerc retrace la vie de Flaubert, dans un texte à la fois lucide, souriant et profond, que vient étayer une connaissance exceptionnelle de l’œuvre, dont il est l’un des meilleurs spécialistes.
Publié à l’occasion du bicentenaire de la naissance de l’auteur, l’Album Gustave Flaubert succède à l’Album Flaubert établi en 1972 par Jean Ducourneau et Jean Bruneau — Jean Bruneau qui consacra sa vie à l’édition de la Correspondance de Flaubert, édition achevée, précisément, par Yvan Leclerc et dont les cinq volumes, qui viennent s’ajouter aux cinq volumes des Œuvres complètes, constituent une extraordinaire expérience de lecture.