Mouvements de l'air
. Étienne-Jules Marey, photographe des fluides
Collection Art et Artistes
Gallimard
Parution
Voici, pour la première fois réunies, les images extraordinaires réalisées par Étienne-Jules Marey, entre 1899 et 1901, à partir de ses expériences scientifiques sur les mouvements de l'air et les volutes de fumée.
Laurent Mannoni restitue avec précision la démarche expérimentale qui vit le propagateur de la «méthode graphique» devenir, pour l'occasion, le concepteur d'une soufflerie aérodynamique capable - grâce au dispositif photographique qui lui était associé - de nous faire découvrir tout un monde de mouvements, de turbulences, de fluidités dont les savants comme les artistes auront retenu la leçon esthétique autant que technique.
Georges Didi-Huberman interprète, quant à lui, les débats philosophiques sous-jacents à cette double leçon dont les images produites par Marey sont porteuses. Il fait de Bergson l'interlocuteur principal - voire le secret commentateur - des expériences conduites par le savant. Il montre en quoi les mouvements, selon Marey, doivent sans doute se réduire à des courbes, mais qu'en même temps la durée, le flux de toutes choses, attirent l'expérimentateur génial vers une pratique photographique créatrice de traînes, de sillages, d'expansions, de danses visuelles dont les artistes modernes, Man Ray notamment, auront su prolonger la force singulière : celle d'intégrer aux images ce qui est fluide et changeant.
Laurent Mannoni restitue avec précision la démarche expérimentale qui vit le propagateur de la «méthode graphique» devenir, pour l'occasion, le concepteur d'une soufflerie aérodynamique capable - grâce au dispositif photographique qui lui était associé - de nous faire découvrir tout un monde de mouvements, de turbulences, de fluidités dont les savants comme les artistes auront retenu la leçon esthétique autant que technique.
Georges Didi-Huberman interprète, quant à lui, les débats philosophiques sous-jacents à cette double leçon dont les images produites par Marey sont porteuses. Il fait de Bergson l'interlocuteur principal - voire le secret commentateur - des expériences conduites par le savant. Il montre en quoi les mouvements, selon Marey, doivent sans doute se réduire à des courbes, mais qu'en même temps la durée, le flux de toutes choses, attirent l'expérimentateur génial vers une pratique photographique créatrice de traînes, de sillages, d'expansions, de danses visuelles dont les artistes modernes, Man Ray notamment, auront su prolonger la force singulière : celle d'intégrer aux images ce qui est fluide et changeant.