La Légitimité des Temps modernes

Die Legitimität der Neuzeit
Avec la collaboration de Marianne Dautrey
Gallimard
Parution
Le livre de Hans Blumenberg (1920-1996) est l'un des classiques du débat contemporain sur les origines de la modernité et sur les conditions de formation de la rationalité scientifique qui en constitue le cœur.
L'investigation de Blumenberg se déploie selon quatre axes.
1. Une critique de la catégorie de «sécularisation». Blumenberg montre les limites de l'interprétation selon laquelle la modernité se serait bornée à transposer dans la sphère profane des éléments sacrés empruntés à la tradition chrétienne. C'est contre cette délégitimation réduisant l'âge moderne à une série d'emprunts cachés qu'il affirme la nécessité d'en penser la légitimité.
2. Une analyse du rôle de l'«absolutisme théologique» de la fin du Moyen Âge. Ou comment la radicalisation de la transcendance divine conduit à la découverte de l'absolu immanent.
3. Une histoire de la curiosité à l'égard des secrets de la nature. Ou comment un vice stigmatisé par les théologiens et les moralistes est devenu une vertu, si ce n'est un attribut, de la dignité de l'homme.
4. L'examen de deux auteurs illustrant «deux manières de se rapporter au seuil d'une époque» : Nicolas de Cues, avant Copernic, et Giordano Bruno, après Copernic. Ou comment lire les enjeux de l'âge moderne dans ce qui le préfigure et qui n'est pas encore lui.
Foisonnant, subtil, imaginatif, animé par un immense savoir, l'ouvrage transforme les termes des problématiques reçues. On ne peut plus aborder la question de la modernité, après Blumenberg, comme on la regardait avant.