Nos petites patries

. Identités régionales et État central, en France, des origines à nos jours
Gallimard
Parution
Comment des identités ont-elles pu se cristalliser à l’échelle de «pays» transformés en régions? Et, surtout, comment ont-elles été perçues par l’État central? Pour tenter de répondre à ces questions sans cesse rebattues mais toujours à partir de points de vue spécifiques, l’auteur nous propose ici une approche originale, globale et sur la longue durée.
Globale en appréhendant les multiples facettes de ce vaste problème, qu’elles soient géographiques, politiques, économiques, sociales, littéraires ou encore culturelles. Sur la longue durée en l’abordant depuis l’époque des pagi gallo-romains jusqu’à aujourd’hui, en passant par le temps des principautés médiévales, lorsque se sont sans doute cristallisées ces premières identités, à un moment où la France se constituait, elle aussi.
Ce faisant, on comprend mieux comment le vrai faux débat entre Girondins et centralisateurs, République et régionalisme, a contribué à renforcer les oppositions, à favoriser les formes d’instrumentalisation. Qui sait aujourd’hui, par exemple, que les «provinces» administratives ont d’abord été façonnées par l’État monarchique afin de lutter contre des entités féodales porteuses d’identités? Et ce, avant que se recombinent, au sein de ces mêmes provinces et «régions», des sentiments d’appartenance aux rapports sans cesse renégociés avec l’État central? Souvent dénoncées, parfois mises en avant, lorsque l’amour des Petites Patries régionales devait nourrir l’amour de la Grande Nation française, les identités régionales ont le plus souvent été détournées. Notamment dans une optique économique et «modernisatrice» que l’on imagine être née lors des Trente Glorieuses, mais que l’on trouve déjà sous la plume des réformateurs de la fin de la monarchie absolue.
Si la question des identités régionales demeure aujourd’hui toujours ouverte, le détour par l’Histoire permet d’en mieux saisir les dimensions et les enjeux. Signe que passé et présent peuvent mutuellement s’éclairer.

« Une des lectures dominantes de la crise des gilets jaunes souligne la réactivation du clivage entre Paris et les “provinces”. L’essai d’Olivier Grenouilleau tombe donc à pic, qui retrace l’histoire de la vieille opposition entre identités régionales et État central. Une tension autour de laquelle s’est bâtie notre République depuis 1789, avec des hauts et des bas, des trêves et des déchirements.»
Henri Gibier, Les Echos
 
« Dans Nos petites patries, l’historien Olivier Grenouilleau interroge la métamorphose de l’identité régionale et les avatars de la décentralisation. Instructif pour le grand débat national. »
François-Guillaume Lorrain, Le Point
 
« Dans Nos petites patries, l’historien tente de remonter aux sources d’un de nos maux récurrents : le clivage anthropologique qui existe entre Paris, la capitale, mot qui est déjà tout un programme, et ces régions qui se sont souvent senties victimes d’une condescendance loin d’être légendaire. »
Paul-François Paoli, Le Figaro Littéraire

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