Le Sacre de l'écrivain (1750-1830)
. Essai sur l'avènement d'un pouvoir spirituel laïque dans la France moderne
Nouvelle édition
Collection Bibliothèque des Idées
Gallimard
Parution
«La présente étude - la première de celles que j'ai consacrées au romantisme - va des origines du nouveau pouvoir spirituel, vers le milieu du XVIIIᵉ siècle, jusqu'au moment où se produisent ses premiers heurts graves avec la société qu'il a contribué à créer, c'est-à-dire en 1830 et dans les années qui suivent immédiatement. Cette période forme un tout qu'on peut considérer en lui-même, non pas comme un ensemble clos, mais comme la vaste préface, ou le premier grand acte, d'une histoire plus longue, et qui se poursuit de nos jours. L'avènement de la foi philosophique au siècle des Lumières, puis les créations littéraires de la contre-révolution, enfin l'explosion du romantisme sont, dans l'ordre intellectuel, les trois grands faits successifs de cette époque.
On verra que j'ai essayé de décrire ces faits à la fois à travers les grandes œuvres, et dans leur écho ou leur source au sein des mouvements de l'opinion. Surtout, en les développant en eux-mêmes et dans leur nature manifeste, je me suis attaché à ce qui, dans cette incessante création de valeurs nouvelles, visait à investir la littérature d'une fonction sociale éminente. Cette inspiration, dans la littérature d'alors, accompagne et influence toutes les autres : la mission de l'écrivain, loin d'être un thème adventice, une fantaisie rhétorique à écarter pour saisir l'essentiel, est l'idée vive selon laquelle les autres idées s'ordonnent. D'où la méthode dont j'ai usé et la disposition de ce livre.»
Paul Bénichou.
On verra que j'ai essayé de décrire ces faits à la fois à travers les grandes œuvres, et dans leur écho ou leur source au sein des mouvements de l'opinion. Surtout, en les développant en eux-mêmes et dans leur nature manifeste, je me suis attaché à ce qui, dans cette incessante création de valeurs nouvelles, visait à investir la littérature d'une fonction sociale éminente. Cette inspiration, dans la littérature d'alors, accompagne et influence toutes les autres : la mission de l'écrivain, loin d'être un thème adventice, une fantaisie rhétorique à écarter pour saisir l'essentiel, est l'idée vive selon laquelle les autres idées s'ordonnent. D'où la méthode dont j'ai usé et la disposition de ce livre.»
Paul Bénichou.