Violence et ordres sociaux

. Un cadre conceptuel pour interpréter l'histoire de l'humanité
Violence and Social Orders
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Myriam Dennehy. Postface de Nicolas Meisel et Jacques Ould Aoudia
Parution
L'émergence au cours de la dernière décennie de nouveaux pays au rythme de croissance quatre à cinq fois plus rapide que celui de l'Europe au XIXᵉ siècle remet en cause les représentations traditionnelles. S'attelant à cette question, Douglass C. North, John Joseph Wallis et Barry R. Weingast soulèvent un coin du voile sur une faille majeure de la pensée occidentale : ce n'est pas le progrès économique qui constitue le fondement des sociétés, mais la stabilité de l'ordre social.
Selon les auteurs, le principal problème des sociétés humaines est celui de la régulation de la violence en leur sein. La plupart d'entre elles, qualifiées d'États naturels, endiguent la violence par le biais d'une manipulation politique de l'économie visant à établir rentes et privilèges. Ces privilèges dissuadent certes les individus puissants de recourir à la violence pour accéder au pouvoir ou s'y maintenir, mais ils entravent également le développement.
Réintroduisant l'économie politique dans nos grilles de lecture du monde, ce cadre conceptuel inédit permet de comprendre comment les sociétés développées, qui garantissent un accès ouvert aux organisations (partis politiques, entreprises, syndicats, médias, ONG, etc.), ont atteint leur niveau politique et économique. Au vu des enjeux actuels du développement, ce cadre rend bien compte de la complexité du processus de décollage économique, que seule une poignée de pays a su enclencher depuis soixante ans.