Aussi riche que le roi - Abigail Assor
Abigail Assor
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Aussi riche que le roi

Collection Blanche
Gallimard
Parution
« Il y avait l’odeur des brochettes, les gars des tables Coca-Cola qui la sifflaient : t’es belle petite, le bruit sur le terrain d’en face avec les chants du Raja, l’équipe de foot de Casa ; il y avait le vent frais de janvier, le tintement des canettes qui s’entrechoquaient, les insultes, les crachats ; et il y avait Driss, là, sur le côté. Elle le voyait, géant sur ses jambes courtes, une main tranquille sur l’épaule du flic, et l’autre fouillant sa poche pour lui glisser un petit billet de cent, sa bouche lançant quelques blagues entendues, un clin d’œil de temps en temps ; et le flic en face souriait, attrapait le billet, donnait à Driss une tape dans le dos, allez, prends une merguez, Sidi, ça me fait plaisir. Driss, le géant au milieu des pauvres, Driss le géant qu’elle venait d’embrasser, pensait Sarah ; avec son fric, il n’y aurait plus jamais de flic, plus jamais de lois — ce serait eux deux, la loi. »

Années 1990, Casablanca. Sarah n’a rien et à la sortie du lycée, elle rencontre Driss, qui a tout ; elle décide de le séduire, elle veut l’épouser. Sa course vers lui, c’est un chemin à travers Casa et ses tensions : les riches qui prennent toute la place, les joints fumés au bord de leurs piscines, les prostituées qui avortent dans des arrière-boutiques, les murmures faussement scandalisés, les petites bonnes harcelées, et l’envie d’aller ailleurs. Mais ailleurs, c’est loin.

« Abigail Assor dit la brutalité des rapports sociaux au Maroc à travers le regard d’une adolescente déclassée. Elle décrit, avec un sens particulièrement acéré du détail et une neutralité de ton qui amplifie encore la brutalité des situations, les signes extérieurs de distinction des uns et l’infinie pauvreté des autres. »
Violaine Morin, Le Monde des Livres

« Dans un premier roman aux airs d’anticonte moderne, Abigail Assor chronique la quête de fortune et d'ailleurs d'une jeune ambitieuse des quartiers pauvres de Casablanca. Cruel, solaire et sensuel.
Un premier roman réussi. »
Léonard Billot, Les Inrockuptibles

« Ce livre dessine à l’encre dérangeante une cartographie de l’argent à Casablanca. Les quartiers, les lieux, les ségrégations symboliques, les codes, les protocoles, les murs infranchissables entre la jeunesse perdue et riche et la jeunesse perdue et pauvre. Il n’y a pas de suspense, il y a du talent. Beaucoup.
Un premier roman talentueux. »
Anna Cabana, Le Journal du Dimanche

« Aussi riche que le roi est un texte superbe parce qu’à chaque page il surprend, fait rire ou grincer des dents. Abigail Assor réussit à changer de ton, elle passe de l’humour à l’émotion. Le livre change de couleur au fil des chapitres mais garde toujours sa puissance. Un grand premier roman. Un beau conte défait. »
Mohammed Aïssaoui, Le Figaro Littéraire

« Premier roman doux-amer sur la fatalité de notre condition sociale et les difficultés de s’en extraire, Abigail Assor réussit une entrée en littérature envoûtante. Happé dans les entrailles de Casablanca, le lecteur s’élance avec Sarah dans une course effrénée vers la liberté. »
Léonard Desbrières, Lire Magazine Littéraire 

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