Englebert des collines - Jean Hatzfeld
Jean Hatzfeld
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Englebert des collines

Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Un matin, j’étais avec Alexis. Nous avons dissimulé deux enfants sous les feuillages et nous avons cherché notre trou de vase. Les tueurs sont venus en chantant. Ils se sont approchés tout près, j’ai senti leur odeur. J’ai chuchoté à Alexis : “Cette fois, nous sommes bientôt morts.” Il m’a répondu : “Ne bouge pas, je vais les feinter.” Il a hurlé le rire de la hyène. C’était très bien imité. Ils ont reculé de peur de la morsure. Mais en s’écartant de leur chemin, ils ont découvert une cachette de femmes et d’enfants. On a entendu les coups plus que les pleurs parce que les malchanceux choisissaient de mourir en silence.»
Voilà une quinzaine d’années, dans la ville de Nyamata, Jean Hatzfeld a rencontré Englebert Munyambonwa, qui arpentait en haillons la grande rue, s’arrêtant dans tous les cabarets, hélant les passants. Une amitié est née avec ce personnage fantasque, rescapé des brousses de Nyiramatuntu, fils d'éleveurs, grand marcheur aussi érudit qu’alcoolique, accompagné par ses fantômes dans un vagabondage sans fin.

«Englebert, qu’Hatzfeld avait rencontré au lendemain du génocide, n’a pas changé. Ce Tutsi, rongé par le souvenir des massacres, se raconte peu à peu, entre deux éclats de rire et quelques bouteilles de bière. Un portrait bouleversant.»
Catherine Simon, Le Monde

«L’extraordinaire, c’est qu’on entend la voix d’un type brisé mais toujours digne, chaleureux, la voix d’un prince de la langue qui sait nous faire sourire, frémir et pleurer à la fois. On n’est pas près de l’oublier.»
Grégoire Leménager, Le Nouvel Observateur

«Ce texte est d’une puissance considérable.»
Mohammed Aïssaoui, Le Figaro littéraire

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