La poursuite de l'idéal - Patrice Jean
Patrice Jean
Lire un extraitLire un extrait Télécharger la couverture

La poursuite de l'idéal

Collection Blanche
Gallimard
Parution
« À certaines heures de la nuit, sous les draps pas lavés depuis des semaines, Cyrille se demandait s’il avait mis toutes les chances de son côté. Il écrivait des poèmes, lisait toutes sortes de romans, d’essais, de correspondances ; il avait, sans trop galérer, trouvé un emploi qui, à défaut d’être passionnant, libérait son esprit sitôt qu’il s’évadait du bureau ; il vivait à Paris (ou presque) ; ses études l’avaient nanti d’une syntaxe et d’un vocabulaire irréprochables ; il n’avait pas de ventre, ne perdait pas ses cheveux ni ne déplaisait aux jeunes femmes ; il bénéficiait d’une amitié précieuse, à tous les sens du terme, celle d’Ambroise — et pourtant, sa vie s’ensablait dans l’anecdotique, l’insipide, le rien. Que s’était-il passé ? Quelle malédiction le condamnait à cet insignifiant surplace ? Toutes les vies rasaient-elles, à son exemple, le bitume et la banalité ? »
Le jeune Cyrille Bertrand rêve d’une vie de poésie, d’aventures et de luxe, comme ses modèles Stendhal et Valery Larbaud. Pour l’heure, il vient de quitter ses parents à Dourdan et travaille au service contentieux de Salons&Cuisines. Et de Paris à Naples, entre l’amour, le Christ et la révolution, notre héros sans cesse se heurte à la réalité du monde…

« Mieux vaut ne pas raconter les péripéties de ce roman foisonnant de personnages et de notations délicates, ambitieux comme on n’en fait plus, à la fois somptueusement classique dans son art de mettre en scène et moderne par les situations qu’il envisage. [...] La Poursuite de l’idéal est un grand roman réaliste. [...] L’annonce récurrente de la mort du roman est toujours contredite par le talent d’un romancier qui déboule dans le paysage littéraire installé et qui, loin des romans vrais ou des témoignages, prouve la puissance inentamée du genre et sa vitalité. Dans cette rentrée d’hiver, cette réussite revient à Patrice Jean. À propos de son art, la maison Gallimard évoque Balzac, Stendhal et Flaubert ; pour cette fois, l’élogieuse filiation n’est pas usurpée. Il faut le lire pour le croire. »
Alice Ferney, Le Figaro Littéraire

Lire un extrait