Le «Livre» de Mallarmé
. Premières recherches sur les documents inédits
Première parution en 1957
Préface d'Henri Mondor
Nouvelle édition revue et augmentée en 1978
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Les quelque deux cents feuillets du «Livre» reproduits ici intégralement ont profondément marqué les études mallarméennes. Ils constituent l'un des écrits les plus extraordinaires qui soient. À ce Livre total doivent aboutir, selon Mallarmé, toute littérature et toute réalité. Par un ballet métaphysique, le «Livre» allie, en une démarche étrange mais fondamentale, recherche de structures et recherche de poésie. L'analyse de Jacques Scherer qui précède le texte de Mallarmé explique l'organisation des séances, quasi religieuses, où le poète prévoyait de commenter l'œuvre devant les assistants qu'assemblait un cérémonial, les étonnantes bases financières de l'entreprise et, dans la mesure du possible, la naissance des images et des mythes au sein d'un ensemble cohérent. Ce «Livre» a choqué bien des esprits, parce qu'il est une limite de l'esprit. Comme Dieu, comme la vie, il est absurde, impensable, il existe sans exister vraiment, à la manière des êtres de littérature. De fait, en même temps qu'assemblage de mots, il se proclame fondement et résumé du monde.