Le Scandale
Collection Blanche
Gallimard
Parution
On pourrait croire que Le Scandale est un livre d'actualité?... Non.
Il ne s'agit pas de scandales politiques, car pas un instant dans ce monde de scandales, ne se montre la silhouette marron du moindre parlementaire...
Il ne s'agit pas de scandales de faits-divers, bien qu'à vrai dire quelques épisodes du roman soient des faits-divers, et qu'on vous y montre comment on peut faire un brillant reportage policier à Berlin et le télégraphier à la rédaction du Browning : transparent pseudonyme d'un magazine récent...
Il ne s'agit pas de scandales d'argent, encore qu'il soit ici question d'un petit journal de théâtre, Le fauteuil, bientôt transformé, sous la direction d'une femme à poigne, en une feuille d'informations économiques et financières internationales...
Il ne s'agit pas de scandales littéraires ; et pourtant, ici et là, pour ouvrir quelques serrures, on trouvera quelques clés : tel Gérar qui joue avec les mots entre ses lèvres et presque entre ses mains et qui réussit à ravir des portraits dont le dessin replié vingt fois sur lui-même forme un profil, où une arabesque est à la fois l'œil et l'oreille ; tel son cher ennemi et son autre lui-même, Hugo Lorraine, fabricateur diabolique et désabusé de jeunes gloires fragiles...
Alors?...
Il s'agit du seul Scandale qui vaille d'être dénoncé : la vie qu'un dieu fantasque, mélancolique et méchant nous oblige à mener vers une mort sans autre grandeur que sa certitude. Scandale qu'il nous faut accepter avec autant de résignation, voire de gratitude, que de révolte, puisqu'après tout c'est lui qui nous permet de vivre ou de «tenter de vivre» selon le commandement de Paul Valéry.
Éternelle, toujours nouvelle éducation – éducation cynique – des jeunes hommes que les premiers contacts effraient puis endurcissent : Simon Joyeuse, Pierre Silvanès ; - Joyès et Silvaneuse disent leurs camarades, humains interchangeables, mais humains : nos compagnons, nos cadets, et les aînés déjà d'une nouvelle génération qui connaîtra les mêmes angoisses, les mêmes allégresses, – les mêmes problèmes, auxquels elle n'apportera à son tour que des illusions de solutions... Car, a dit l'Écriture, «il est impossible qu'il n'y ait pas de scandales».
Il ne s'agit pas de scandales politiques, car pas un instant dans ce monde de scandales, ne se montre la silhouette marron du moindre parlementaire...
Il ne s'agit pas de scandales de faits-divers, bien qu'à vrai dire quelques épisodes du roman soient des faits-divers, et qu'on vous y montre comment on peut faire un brillant reportage policier à Berlin et le télégraphier à la rédaction du Browning : transparent pseudonyme d'un magazine récent...
Il ne s'agit pas de scandales d'argent, encore qu'il soit ici question d'un petit journal de théâtre, Le fauteuil, bientôt transformé, sous la direction d'une femme à poigne, en une feuille d'informations économiques et financières internationales...
Il ne s'agit pas de scandales littéraires ; et pourtant, ici et là, pour ouvrir quelques serrures, on trouvera quelques clés : tel Gérar qui joue avec les mots entre ses lèvres et presque entre ses mains et qui réussit à ravir des portraits dont le dessin replié vingt fois sur lui-même forme un profil, où une arabesque est à la fois l'œil et l'oreille ; tel son cher ennemi et son autre lui-même, Hugo Lorraine, fabricateur diabolique et désabusé de jeunes gloires fragiles...
Alors?...
Il s'agit du seul Scandale qui vaille d'être dénoncé : la vie qu'un dieu fantasque, mélancolique et méchant nous oblige à mener vers une mort sans autre grandeur que sa certitude. Scandale qu'il nous faut accepter avec autant de résignation, voire de gratitude, que de révolte, puisqu'après tout c'est lui qui nous permet de vivre ou de «tenter de vivre» selon le commandement de Paul Valéry.
Éternelle, toujours nouvelle éducation – éducation cynique – des jeunes hommes que les premiers contacts effraient puis endurcissent : Simon Joyeuse, Pierre Silvanès ; - Joyès et Silvaneuse disent leurs camarades, humains interchangeables, mais humains : nos compagnons, nos cadets, et les aînés déjà d'une nouvelle génération qui connaîtra les mêmes angoisses, les mêmes allégresses, – les mêmes problèmes, auxquels elle n'apportera à son tour que des illusions de solutions... Car, a dit l'Écriture, «il est impossible qu'il n'y ait pas de scandales».