Le souci de la terre

Traduction nouvelle des Géorgiques
Précédé de Faire Virgile, préface de Frédéric Boyer
Trad. du latin par Frédéric Boyer
Collection Blanche
Gallimard
Parution
À quoi peut bien nous servir de nos jours un tel ouvrage, rédigé dans la campagne italienne il y a plus de deux mille ans ? Virgile annonce son projet dès l’ouverture de son œuvre : traiter des techniques et des arts de la res rustica, la matière agricole : travaux des champs, culture de la vigne, élevage et apiculture.
Retraduire aujourd’hui ce poème, c’était découvrir combien ce texte résonne avec nos préoccupations et notre sensibilité contemporaines : fragilité du vivant et des espaces naturels, lien des hommes à la terre, aux végétaux et aux animaux. Célébrer notre obscure condition terrestre dont nous semblons nous éloigner toujours davantage. C’était revenir à la source de ce texte étrange, qui sous prétexte d’agriculture s’ouvre sur une réflexion beaucoup plus vaste sur l’état du monde. Un livre rédigé dans une période trouble et sanglante, et qui en porte les cicatrices. C’était montrer enfin qu’il s’agissait d’un grand poème sur la beauté autant que sur l’instabilité du monde, la guerre, la pensée de la fin des êtres et des choses, la fuite du temps.
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