Les Abeilles d'Aristée
. Essai sur le Destin actuel des Lettres et des Arts
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Cet essai est le fruit d'une assez longue méditation constamment entretenue par le spectacle de la situation singulièrement précaire et menacée qui est celle de la création artistique dans le monde où nous vivons. L'auteur est loin de vouloir expliquer cette situation par des causes extérieures à l'art – sociales, économiques ou politiques – mais il ne pense pas non plus qu'on puisse l'élucider sans tenter de pénétrer, au delà des apparences, dans ce qui est plus intérieur à l'art que toute conscience d'art. Il ne croit pas du tout, d'autre part, qu'étudier un malaise dont les racines s'enfoncent très loin dans l'histoire, revienne à condamner ceux qui en souffrent et à se détourner
de leurs œuvres au nom d'un retour illusoire à des formes périmées. Il estime que les plus grandes œuvres modernes sont précisément celles où la crise se manifeste le plus clairement, sans que leur grandeur les empêche, toutefois, de se trouver à l'entrée d'une impasse ou au bord d'un précipice.
Aux époques décisives, dans l'histoire des civilisations, mourir et naître se confondent. Les Abeilles d'Aristée – nos lettres, nos arts – se meurent, sont mortes. Mais le mythe virgilien affirme qu'elles vont ressusciter. Les abeilles ressusciteront, après le sacrifice expiatoire, de la décomposition même, de la putréfaction.
Comme il est dit dans le Livre des Juges : «Et voici, dans le cadavre du lion, l'essaim d'abeilles et de miel».
Aux époques décisives, dans l'histoire des civilisations, mourir et naître se confondent. Les Abeilles d'Aristée – nos lettres, nos arts – se meurent, sont mortes. Mais le mythe virgilien affirme qu'elles vont ressusciter. Les abeilles ressusciteront, après le sacrifice expiatoire, de la décomposition même, de la putréfaction.
Comme il est dit dans le Livre des Juges : «Et voici, dans le cadavre du lion, l'essaim d'abeilles et de miel».