Les deux étendards
Première parution en 1951
Nouvelle édition en un volume en 1991
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Michel est un garçon de vingt ans, ancien élève des Pères, ardent, intelligent et pauvre, qui débarque à Paris dans les années vingt pour y terminer ses études. Il découvre Paris : musique, peinture, théâtre, littérature, et le plaisir. Il y a de quoi l'enivrer quand intervient un événement qui le fait changer de direction. Son ami Régis, demeuré à Lyon, lui apprend qu'il veut devenir prêtre, et même jésuite, et en
même temps qu'il aime une jeune fille nommée Anne-Marie. Quand Régis entrera au Séminaire, Anne-Marie commencera son noviciat dans un ordre féminin. L'évocation de l'amour mystique et pur, mais brûlant, qui les unit, bouleverse si bien Michel qu'il tombe à son tour amoureux d'Anne-Marie sitôt qu'il la rencontre. Le seul moyen de rejoindre Anne-Marie lui paraît être de rejoindre à la fois Régis et Anne-Marie dans leur aventure spirituelle. Michel essaie donc de se convertir mais vainement. Il n'ose pourtant avouer la vérité – et son amour – à Anne-Marie que le jour où Régis et Anne-Marie se séparent. La soumission de Régis à un ordre purement extérieur paraît à Anne-Marie une trahison. Elle se rejette vers Michel, et se laisse finalement enlever par lui. Mais Michel est un être à qui la terre suffit, Anne-Marie une de ces créatures qui sont perdues lorsqu'elles ont perdu leur Dieu. Après un étonnant voyage en Italie et en Turquie, où des lettres de Régis disputent Anne-Marie pourtant amoureuse à l'amour de Michel, tout semble sur le point de s'arranger. Les familles sont prêtes à marier les jeunes gens. Mais Anne-Marie refuse et rompt avec Michel. Elle ne retrouvera pas la foi ; cependant elle en garde la nostalgie, et la marque profonde. Elle dit elle-même que le christianisme est «une drogue», mais qu'elle en a pris «une trop forte dose» et qu'«elle ne s'en remettra jamais». Régis et son Dieu triomphent, mais sur les ruines de tout bonheur humain.