Lettres à Jean Voilier

. Choix de lettres 1937-1945
Postface de Martine Boivin-Champeau
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Tu m'as donné les plus entièrement tendres, les plus parfaites heures de ma vie. J'ai cru que quelque prodige de correspondance harmonique entre nous s'était révélé, chose rarissime, qui ne pouvait que se renforcer, vibration identique entre les âmes, les esprits et les corps. Et en vérité, depuis que nous nous voyons je ressens cet accord exceptionnel sonner de plus en plus fort dans la substance de ma vie même.» (Paul Valéry à Jean Voilier, 1940.)

Paul Valéry se lie en 1937 à la romancière Jeanne Loviton, dite Jean Voilier. Les lettres qu'il lui adresse sept années durant témoignent de l'extraordinaire passion qui l'anime, de son aspiration à cet idéal amoureux qui, pour lui, élève les âmes et les corps à leur plus haut niveau d'accomplissement et d'entente.
Aussi bien le poète se livre-t-il tout entier à la puissante emprise de cette dernière liaison, ne renonçant jamais au chant de l'amour malgré les peines du jour, les fatigues morales et physiques de l'âge et les intermittences de sa nouvelle muse. Il ne s'agit plus dès lors de distinguer entre l'amour et ce qui est dit de l'amour, entre l'œuvre et la vie. Comme les poèmes à Jean Voilier réunis dans Corona & Coronilla et comme la Cantate du Narcisse ou Mon Faust écrits en ces mêmes années, ces lettres sont autant de «produits de sensibilité» qui, à leur manière très personnelle, concourent à la réalisation du grand projet sensuel et spirituel qui fut celuoi de Paul Valéry... jusqu'à la déchirante séparation voulue par Jean Voilier le jour de Pâques 1945, quatre mois avant la mort du poète.

« Rares sont les correspondances d’écrivains qui ne contiennent pas leur lot de déchets : migraines & indigestions, courses à faire, considérations domestiques etc. Les biographes en font aussi leur miel, contrairement aux lecteurs que cela assomme à juste titre. Les Lettres à Jean Voilier de Paul Valéry n’échappent à ce trébuchet du jugement. Disons qu’une fois balayées les mamours, polissonneries et roucoulades, de belles pépites surnagent. »
Pierre Assouline, La République des livres

« De l'Europe et de la femme qu'il aime, Paul Valéry ne supporte pas la déchéance. Son art d'associer ces deux destins, de mêler l'intime en ébullition et l'Histoire en marche, donne un relief unique à ces lettres écrites dans une langue sensuelle et poétique, drôle et clairvoyante. »
Marine Landrot, Télérama

« Voici que Gallimard propose un passionnant choix parmi les six cent cinquante lettres adressées par l'auteur de Monsieur Teste à [Jean Voilier] entre 1937 et 1945 [...]. L'ensemble se lit comme un document de premier plan, éclairant à la fois une époque et un homme au soir de sa vie. Un homme passionnément épris jusqu'au bout. »
Livre Hebdo

« Les quatre cent cinquante admirables lettres adressées à celle qui fut vraiment la femme de sa vie […] sont vives, sensuelles, souvent d'une poésie naturelle, sans apprêt ni drapé [...], toujours belles et psychologiquement émouvantes même dans les plaintes. Elles font grand honneur posthume à un amoureux brisé, jaloux, pathétique, qui ne montre aucune bassesse d'âme. »
Maurice Mourier, La Quinzaine littéraire

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Autour du livre
Correspondances amoureuses