Solal et les Solal
II
Mangeclous
. Surnommé aussi longues dents et œil de Satan et lord High Life et sultan des tousseurs et crâne en selle et pieds noirs et haut de forme et bey des menteurs et parole d'honneur et presque avocat et compliqueur de procès et médecin de lavements et âme de l'intérêt et plein d'astuce et dévoreur des patrimoines et barbe en fourche et père de la crasse et capitaine des vents
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Mangeclous est un vaste roman jovial et gaillard – mais dont la belle humeur est veinée d'humanité et de mélancolie. Comme dans Solal, un des lieux de l'action est l'île grecque de Céphalonie et son curieux ghetto. Les Juifs de Cohen ne sont pas ceux de Zangwill. Ce sont de bienheureux naïfs qui participent à la joie d'un climat lumineux, d'une mer tiède et d'un ciel bienveillant. Dans cette foule grouillante se détache un merveilleux quintette, les Valeureux, tous des Solal, issus de Juifs originaires de Provence mais installés à Céphalonie depuis des générations. Beaux parleurs, brouillons et passionnés, paresseux, menteurs, ingénus, universellement incompétents, naïvement amoureux de la France qui est demeurée leur patrie et dont ils parlent la langue.
Dans Solal, les Valeureux ne jouaient qu'un rôle de second plan. Dans Mangeclous, ils ont pris la meilleure place. Ils y folâtrent et s'en donnent à cœur joie. L'écrivain épouse l'âme de sa race en des scènes et des dialogues d'une vérité comique irrésistible. Le famélique Mangeclous, l'homme aux cent métiers, est un faux avocat, toujours en quête de nourritures et de profits. Truculente figure que ce grandiose menteur doué d'une éloquence torrentielle et d'une faim implacable. À Céphalonie il vaque avec passion à des occupations chimériques, sublimes et commerciales, pieds nus mais en chapeau haut de forme, toujours toussant – et avec une vigueur qui met à mal les vitres des fenêtres. Mais un jour, un mystérieux cryptogramme arrive à Céphalonie, et Mangeclous s'embarque, accompagné de ses amis. C'est alors que commence une série d'aventures extravagantes et hilarantes, à Genève entre autres.
Car il n'y a pas que le ghetto de Céphalonie dans ce livre. Il y a les milieux de la Société des Nations où les Valeureux ne manquent pas de pétarader et de faire de la haute politique – milieux dépeints avec un humour délectable. Il y a les Deume dont la quiète et terrible vie bourgeoise est décrite avec une tendre férocité. Il y a Solal qui, quoique tenu momentanément dans l'ombre par l'auteur, est toujours le solaire et solitaire, l'étincelant – un personnage nouveau dans la littérature. Il y a l'étrange et adorable Ariane à laquelle Solal porte un intérêt bizarrement exprimé. Et Scipion, le plus menteur des Marseillais. Et bien d'autres.
Ce serait trahir que de résumer en si peu d'espace l'action de Mangeclous. Qu'il suffise de dire que rien, dans le roman contemporain, ne saurait se comparer à cette rieuse épopée.»
Georges Altman.
Dans Solal, les Valeureux ne jouaient qu'un rôle de second plan. Dans Mangeclous, ils ont pris la meilleure place. Ils y folâtrent et s'en donnent à cœur joie. L'écrivain épouse l'âme de sa race en des scènes et des dialogues d'une vérité comique irrésistible. Le famélique Mangeclous, l'homme aux cent métiers, est un faux avocat, toujours en quête de nourritures et de profits. Truculente figure que ce grandiose menteur doué d'une éloquence torrentielle et d'une faim implacable. À Céphalonie il vaque avec passion à des occupations chimériques, sublimes et commerciales, pieds nus mais en chapeau haut de forme, toujours toussant – et avec une vigueur qui met à mal les vitres des fenêtres. Mais un jour, un mystérieux cryptogramme arrive à Céphalonie, et Mangeclous s'embarque, accompagné de ses amis. C'est alors que commence une série d'aventures extravagantes et hilarantes, à Genève entre autres.
Car il n'y a pas que le ghetto de Céphalonie dans ce livre. Il y a les milieux de la Société des Nations où les Valeureux ne manquent pas de pétarader et de faire de la haute politique – milieux dépeints avec un humour délectable. Il y a les Deume dont la quiète et terrible vie bourgeoise est décrite avec une tendre férocité. Il y a Solal qui, quoique tenu momentanément dans l'ombre par l'auteur, est toujours le solaire et solitaire, l'étincelant – un personnage nouveau dans la littérature. Il y a l'étrange et adorable Ariane à laquelle Solal porte un intérêt bizarrement exprimé. Et Scipion, le plus menteur des Marseillais. Et bien d'autres.
Ce serait trahir que de résumer en si peu d'espace l'action de Mangeclous. Qu'il suffise de dire que rien, dans le roman contemporain, ne saurait se comparer à cette rieuse épopée.»
Georges Altman.