La crainte de l'effondrement et autres situations cliniques
Psycho-analytic Explorations
Collection Connaissance de l'Inconscient
Gallimard
Parution
Ce recueil d’une quarantaine de textes inédits ou dispersés dans des revues montre un Winnicott explorateur et conteur passionné.
Nombreux sont en effet les inédits qui sont le résultat d’intuitions et de perceptions déroutantes pour l’auteur lui-même, qui a ainsi éprouvé le besoin de les saisir par l’écrit, en quelques pages vives et ouvertes. Certaines de ces pages sont des notes préparatoires pour un enseignement ou une conférence, et sont enjouées, prêtes à être partagées. Elles ont aussi l’intérêt de révéler un Winnicott moins connu, un analyste d’adultes non conventionnel, capable d’aller dans un restaurant retrouver une patiente, ou d’expliquer comment ses propres rêves lui constituent un « club » où il se rend pour avoir la paix.
Après les « Notes sur la pratique et la théorie » viennent quatre « Consultations thérapeutiques », pour ainsi dire quatre nouvelles brèves, quatre enquêtes racontées en temps réel où, véritablement, le lecteur — psychanalyste ou profane — retient son souffle. La plus brillante, sinon la plus émouvante, celle qui évoque le cas de Mark, décrit une scène extraordinaire, avec des bruits qui viennent d’on ne sait où et une chaise qui bouge toute seule, de sorte que le thérapeute n’a d’autre « choix » que celui de devenir fou et de le dire à l’enfant — et de trouver ainsi la « clé » de l’énigme.
Suivent des textes plus classiques, qui sont les compléments de la théorie winnicottienne de la « relation mère-enfant ». Ils précèdent un chapitre de recherches à la fois conceptuelles et cliniques, dont l’article, célèbre, « La crainte de l’effondrement », publié en 1972 dans la Nouvelle Revue de Psychanalyse et ici retraduit. Le livre se termine par un ensemble de critiques, sévères sans être malveillantes, de l’œuvre de Melanie Klein, à partir de son concept d’« envie ».
En guise d’introduction, le texte transcrit d’un exposé : une étonnante petite autobiographie et la seule que nous ayons sur la naissance des idées de l’auteur, « volées comme on dérobe des sous dans le sac de sa mère ». Winnicott s’y explique sur ses deux analyses et leurs avatars, et sur le fait qu’il a eu besoin de travailler sans tenir compte de l’apport de ses collègues, sauf pour les « voler » plus ou moins consciemment. Il y expose comment lui, enfant mal adapté de la psychanalyse, a trouvé sa liberté de pensée en soignant les enfants mal adaptés de la vie.
C’est donc le parcours d’une vie de recherche qui est présenté (travaux de 1939 à 1970), mais un parcours parallèle et généralement ignoré. On y découvre les marges de la pensée winnicottienne et, comme c’est une pensée essentiellement paradoxale, les marges sont au centre.
Nombreux sont en effet les inédits qui sont le résultat d’intuitions et de perceptions déroutantes pour l’auteur lui-même, qui a ainsi éprouvé le besoin de les saisir par l’écrit, en quelques pages vives et ouvertes. Certaines de ces pages sont des notes préparatoires pour un enseignement ou une conférence, et sont enjouées, prêtes à être partagées. Elles ont aussi l’intérêt de révéler un Winnicott moins connu, un analyste d’adultes non conventionnel, capable d’aller dans un restaurant retrouver une patiente, ou d’expliquer comment ses propres rêves lui constituent un « club » où il se rend pour avoir la paix.
Après les « Notes sur la pratique et la théorie » viennent quatre « Consultations thérapeutiques », pour ainsi dire quatre nouvelles brèves, quatre enquêtes racontées en temps réel où, véritablement, le lecteur — psychanalyste ou profane — retient son souffle. La plus brillante, sinon la plus émouvante, celle qui évoque le cas de Mark, décrit une scène extraordinaire, avec des bruits qui viennent d’on ne sait où et une chaise qui bouge toute seule, de sorte que le thérapeute n’a d’autre « choix » que celui de devenir fou et de le dire à l’enfant — et de trouver ainsi la « clé » de l’énigme.
Suivent des textes plus classiques, qui sont les compléments de la théorie winnicottienne de la « relation mère-enfant ». Ils précèdent un chapitre de recherches à la fois conceptuelles et cliniques, dont l’article, célèbre, « La crainte de l’effondrement », publié en 1972 dans la Nouvelle Revue de Psychanalyse et ici retraduit. Le livre se termine par un ensemble de critiques, sévères sans être malveillantes, de l’œuvre de Melanie Klein, à partir de son concept d’« envie ».
En guise d’introduction, le texte transcrit d’un exposé : une étonnante petite autobiographie et la seule que nous ayons sur la naissance des idées de l’auteur, « volées comme on dérobe des sous dans le sac de sa mère ». Winnicott s’y explique sur ses deux analyses et leurs avatars, et sur le fait qu’il a eu besoin de travailler sans tenir compte de l’apport de ses collègues, sauf pour les « voler » plus ou moins consciemment. Il y expose comment lui, enfant mal adapté de la psychanalyse, a trouvé sa liberté de pensée en soignant les enfants mal adaptés de la vie.
C’est donc le parcours d’une vie de recherche qui est présenté (travaux de 1939 à 1970), mais un parcours parallèle et généralement ignoré. On y découvre les marges de la pensée winnicottienne et, comme c’est une pensée essentiellement paradoxale, les marges sont au centre.