Je désosse une amie
Parution
Ce titre aimable – il provient d'un rêve – s'applique ici à la psychanalyse, peu à peu désossée avec soin et amitié, et à ses disjecta membra, la chair de ses mots, consignés dans un journal de voyage qui pourrait être dédié à Nicolas Bouvier, le grand voyageur de L'Usage du monde, et à son «insuffisance centrale de l'âme».
Le voyage est prenant. Concret, géographique, ethnographique parfois, avec récits, carnets réellement tenus, lectures variées, il se fait exploration du psychisme, par fragments, en intégrant les éléments d'une recherche clinique particulièrement attentive. «La Viande et le Verbe auraient dû vivre dans deux mondes séparés, écrit Valère Novarina. Mais quelque chose est survenu qui a divisé la chair en deux, et qui nous a plongés dans l'état sexué, qui est un état de séparation.» Ce sont ces deux mondes que le psychanalyste rapproche dans un livre étonné, délicat, extraordinairement civilisé. Par moments, un personnage lunaire, appelé Blaise – il n'est pas sans rappeler le Plume de Michaux –, prend le relais de l'auteur, comme un passager clandestin.
Le voyage est prenant. Concret, géographique, ethnographique parfois, avec récits, carnets réellement tenus, lectures variées, il se fait exploration du psychisme, par fragments, en intégrant les éléments d'une recherche clinique particulièrement attentive. «La Viande et le Verbe auraient dû vivre dans deux mondes séparés, écrit Valère Novarina. Mais quelque chose est survenu qui a divisé la chair en deux, et qui nous a plongés dans l'état sexué, qui est un état de séparation.» Ce sont ces deux mondes que le psychanalyste rapproche dans un livre étonné, délicat, extraordinairement civilisé. Par moments, un personnage lunaire, appelé Blaise – il n'est pas sans rappeler le Plume de Michaux –, prend le relais de l'auteur, comme un passager clandestin.