Le Désir et la poursuite du Tout

Trad. de l'anglais par Jules Castier. Introduction d'Alphonse James Albert Symons
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
«Le Désir et la poursuite du Tout s'appelle l'Amour.» Telle est la phrase tirée du Banquet de Platon qui figure au départ de ce fabuleux roman : elle est la clé qui permettra au lecteur de comprendre le sens des multiples aventures, autant intérieures qu'extérieures, dont Nicholas Crabbe, écrivain anglais vivant à Venise, sera le héros.
Lors d'une croisière solitaire l'emmenant jusqu'aux rivages de la Calabre, il assiste à un terrible tremblement de terre ; dans les ruines d'un village frappé par la mort, un seul être encore vivant : Ermenegilda, une adolescente dont la beauté ambiguë ravit sa féroce misogynie. Il la ramène à Venise, acceptant de la garder à son service à condition qu'elle ne soit plus, aux yeux du monde et de lui-même, qu'un garçon qu'il nommera Zildo. Si Nicholas vit pauvrement, c'est que, par amour de la liberté, il refuse toute contrainte : ses rapports de haine et de défi avec de lointains éditeurs anglais acharnés à l'exploiter, des hôteliers qu'il ne peut jamais payer, avec une étrange société vile et tarée, le mènent peu à peu à rompre tout contact humain. À cause de sa fierté et de sa sauvagerie, il finit par tomber dans une effroyable misère jusqu'au jour où, mourant de faim, il est sauvé de justesse par le fidèle Zildo à qui, obstinément, il avait voulu cacher sa déchéance. Et l'éblouissante vérité éclate. Le héros comprend que jusqu'alors il n'était que la moitié d'un être parti à la découverte de son autre moitié afin de devenir Un dans l'Amour. Zildo est cette seconde moitié ; ainsi Zildo peut-il redevenir Zilda, et l'unité de l'âme de Nicholas Crabbe est-elle enfin réalisée.