Où sont-ils maintenant

. Anthologie personnelle
Where Now
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Sylvie Doizelet
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
Laura Kasischke commence à écrire de la poésie bien avant d’entamer son œuvre de fiction. Lorsqu’elle publie son premier roman, À Suspicious River, elle a déjà fait paraître deux recueils de poèmes aux États-Unis. Depuis, elle mène ces deux activités en parallèle. Où sont-ils maintenant, son anthologie personnelle, offre un parcours rétrospectif dans ses neuf recueils déjà publiés, révélant la force du souffle poétique traversant cette œuvre.
Laura Kasischke parvient, par son écriture déployant des images inattendues où s’entrechoquent le cosmique et le quotidien, l’univers familier et sa face cachée, à mettre la conscience à nu en montrant des éclats de vie traversés par le désir, l’angoisse, la maladie, la mort, les regrets. Dans ces pages se côtoient des mères berçant leurs bébés ou s’affolant de voir leur bambin disparaître dans un supermarché, des jeunes filles en quête d’avenir, des souvenirs de parents disparus et une multitude de visages sortis de l’oubli, tous à la recherche d’un lien proprement humain que le poème même de Kasischke vient recréer, de son premier à son dernier vers.
Cette poésie, infl uencée par les surréalistes français et par l’œuvre de Sylvia Plath, que la forme ne vient jamais emprisonner, mais dont les variations de rythme épousent savamment les mouvements de la vie, la sienne comme celle de tant de destins entraperçus, est aussi bouillonnante de vitalité et d’humour.

« Pour parfaire la douceur de ce lever de soleil après une trop longue nuit d’indifférence, la poésie de Laura Kasischke est enfin réunie et traduite dans une superbe anthologie personnelle, couvrant une trentaine d’années d’écriture, et traversée par les mêmes obsessions que ses romans : l’irruption de l’insolite, de l’étrange, voire du morbide, dans un quotidien hanté par la disparition. Chaque poème rebondit entre le terre-à-terre et le céleste, avec le rire, l’exaltation et l’effroi pour carburants. Les phrases respirent en soulevant la peau des apparences, elles poussent les Caddies des supermarchés, arpentent les couloirs des hôpitaux, regardent dans les rétroviseurs de voitures pour grappiller des éclats de vie intense. »
Marine Landrot, Télérama

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