Sangsues

Pijavice
Trad. du serbe par Gojko Lukić
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
Le narrateur de Sangsues se pose des questions depuis qu’il a vu un homme gifler une jeune femme, sur les rives du Danube, sans raison apparente. Intrigué par la situation, il suit la jeune femme, puis cherche des signes pouvant expliquer ce geste. Il travaille comme journaliste dans un quotidien de Belgrade, et quand il trouve des signes géométriques sur le lieu même, son enquête s’oriente petit à petit vers un réseau antisémite. Lui n'est pas juif, mais afin d’avancer dans la compréhension des énigmes qui se présentent à lui les unes après les autres, il consulte d’abord un ancien condisciple, mathématicien de génie, puis se met à fréquenter un cercle de kabbalistes qui a pour projet de fabriquer un golem… Sa recherche prendra de plus en plus les allures d’une enquête policière, sur les traces d’un complot à tiroirs : tout n’est que faux-semblants, pièges indéchiffrables, doutes et incertitudes. L’écriture d’Albahari, toujours teintée d’une pointe d’ironie, entraîne le lecteur dans une quête labyrinthique presque ludique, à la manière d’un thriller. Derrière les apparences, l’auteur en évoquant la Serbie sous Milochévitch nous interroge sur la place de la peur dans nos sociétés et son instrumentalisation politique.
Sangsues est considéré par les connaisseurs de l’œuvre de David Albahari comme son roman le plus abouti et le plus puissant.