Songer à partir

Trad. du néerlandais par Paul Gellings. Introduction de Jean Grosjean
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
En 1978, Rutger Kopland a écrit parallèlement à la création d'un poème un journal intime dans lequel il nous révèle : «Nous vivons à base de prévisions, d'avenir, le bonheur c'est vivre avec un avenir ouvert. La dépression c'est vivre avec un avenir fermé. Le bonheur c'est la nostalgie... La nostalgie n'est pas dépression. La dépression c'est l'absence de nostalgie, être pieds et poings liés par le passé.»
À mesure de son évolution on trouve chez Kopland de plus en plus une recherche des formes de base de la pensée et de l'expérience humaines ; tout tourne autour du moment présent, du provisoire ; il s'agit de points de vue remplaçables. Pourtant Kopland a su maintenir dans ses poésies ultérieures la même douce mélancolie, le souffle spécifique qui ne cesse d'agrémenter la lecture de chacun de ses poèmes. Ce souffie musical allant de pair avec une simplicité qui de fait est un grand raffinement de style, il va de soi que la poésie de Kopland est d'une accessibilité remarquable à première vue : le mystérieux est plutôt localisé dans l'évidence que dans l'exceptionnel.