La démocratie de l'abstention
. Aux origines de la démobilisation électorale en milieux populaires
Première édition
Parution
La France devient une démocratie de l'abstention, depuis la fin des années 1980.
Le 16 juin 2002, un record historique est battu : seuls 60, 3 % des inscrits se rendent aux urnes. Jamais, depuis l'instauration du suffrage universel en 1848, les Français n'ont aussi peu participé à une élection législative. Si l'on prend en compte ceux qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales, c'est en réalité jusqu'à un Français sur deux qui ne participe plus aujourd'hui à la désignation de l'Assemblée nationale.
À l'instar des États-Unis, ce recul de la participation est particulièrement fort en milieu populaire. Ce qui a conduit Céline Braconnier et Jean-Yves Dormagen à enquêter pendant cinq ans dans un quartier de la banlieue nord de Paris, la cité des Cosmonautes, à Saint-Denis. Ils ont mesuré combien la démobilisation électorale est profonde et se joue dès la phase de l'inscription : la moitié des adultes de nationalité française n'est pas inscrite au bureau de vote de la cité. Plus globablement, cette étude pionnière met en évidence l'impact sur les identités et les comportements politiques de trente ans de chômage de masse, de précarisation du travail, d'affaiblissement des liens sociaux et de ghettoïsation des cités populaires.
Exemplaire d'une sociologie électorale d'un nouveau genre qui articule analyse de données quantitatives et observation intensive de territoires, ce livre dresse un constat très largement ignoré, y compris des spécialistes et des pouvoirs publics : aujourd'hui, en France, la ségrégation sociale et spatiale se double d'une authentique ségrégation électorale.
Le 16 juin 2002, un record historique est battu : seuls 60, 3 % des inscrits se rendent aux urnes. Jamais, depuis l'instauration du suffrage universel en 1848, les Français n'ont aussi peu participé à une élection législative. Si l'on prend en compte ceux qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales, c'est en réalité jusqu'à un Français sur deux qui ne participe plus aujourd'hui à la désignation de l'Assemblée nationale.
À l'instar des États-Unis, ce recul de la participation est particulièrement fort en milieu populaire. Ce qui a conduit Céline Braconnier et Jean-Yves Dormagen à enquêter pendant cinq ans dans un quartier de la banlieue nord de Paris, la cité des Cosmonautes, à Saint-Denis. Ils ont mesuré combien la démobilisation électorale est profonde et se joue dès la phase de l'inscription : la moitié des adultes de nationalité française n'est pas inscrite au bureau de vote de la cité. Plus globablement, cette étude pionnière met en évidence l'impact sur les identités et les comportements politiques de trente ans de chômage de masse, de précarisation du travail, d'affaiblissement des liens sociaux et de ghettoïsation des cités populaires.
Exemplaire d'une sociologie électorale d'un nouveau genre qui articule analyse de données quantitatives et observation intensive de territoires, ce livre dresse un constat très largement ignoré, y compris des spécialistes et des pouvoirs publics : aujourd'hui, en France, la ségrégation sociale et spatiale se double d'une authentique ségrégation électorale.