Le Privilège de Simone de Beauvoir
Parution
Un anniversaire de naissance – elle aurait cent dix ans en 2018 – convoque les souvenirs. Geneviève Fraisse évoque le parcours de celle qui se voyait en «correspondante de guerre» au cœur de l’histoire philosophique, politique et littéraire.
Comment Simone de Beauvoir, qui use si souvent du mot «privilège», place-t-elle son désir de connaître et de se connaître au cœur du Privilège de la pensée que le XXᵉ siècle lui a accordé? Formidable espace que celui de la femme savante, pensante, tout éblouie par ces lumières intellectuelles offertes, enfin sans limites, au sexe féminin.
Pourquoi se pose-t-elle alors la question du deuxième sexe, de l’autre sexe? Pourquoi, surtout, introduit-elle l’idée d’un «devenir» de la femme, d’une histoire peut-être, qui produirait enfin un écart après tant de siècles répétitifs?
Commémorer une grande figure, telle Simone de Beauvoir, n’est pas une affaire d’héritage ou de transmission dans le cadre d’une histoire des femmes, encore fragile, trop peu légitime. Il s’agit, plus sûrement, de découvrir la possibilité d’une appropriation ; il ne faut pas recevoir, mais prendre.
Comment Simone de Beauvoir, qui use si souvent du mot «privilège», place-t-elle son désir de connaître et de se connaître au cœur du Privilège de la pensée que le XXᵉ siècle lui a accordé? Formidable espace que celui de la femme savante, pensante, tout éblouie par ces lumières intellectuelles offertes, enfin sans limites, au sexe féminin.
Pourquoi se pose-t-elle alors la question du deuxième sexe, de l’autre sexe? Pourquoi, surtout, introduit-elle l’idée d’un «devenir» de la femme, d’une histoire peut-être, qui produirait enfin un écart après tant de siècles répétitifs?
Commémorer une grande figure, telle Simone de Beauvoir, n’est pas une affaire d’héritage ou de transmission dans le cadre d’une histoire des femmes, encore fragile, trop peu légitime. Il s’agit, plus sûrement, de découvrir la possibilité d’une appropriation ; il ne faut pas recevoir, mais prendre.