Le voile d'Isis
. Essai sur l'histoire de l'idée de Nature
Première parution en 2004
Parution
Un aphorisme hante la philosophie occidentale : celui d’Héraclite, qui veut que « la Nature aime à se voiler ». La formule, déployée par Pierre Hadot dans l’histoire de l’Occident, aura justifié, par suite de contresens créateurs, l’attitude prométhéenne – l’homme doit se rendre maître et possesseur de la Nature – comme l’attitude orphique – nul ne peut soulever le voile des mystères de la Nature, sinon le poète et l’artiste.
Près de vingt-cinq siècles durant, il n’aura jamais cessé de tracer des perspectives nouvelles sur la réalité et de révéler les attitudes les plus diverses à l’égard de la Nature : tout ce qui naît tend à mourir ; la Nature s’enveloppe dans des formes sensibles et dans des mythes ; elle cache en elle des vertus occultes ; l’Être est originellement dans un état de contraction et de non-déploiement et se dévoile en se voilant. Ainsi l’aphorisme confirme le propos de Nietzsche : « Une bonne sentence est trop dure à la dent du temps et tous les millénaires n’arrivent pas à la consommer, bien qu’elle serve à tout moment de nourriture. »
Près de vingt-cinq siècles durant, il n’aura jamais cessé de tracer des perspectives nouvelles sur la réalité et de révéler les attitudes les plus diverses à l’égard de la Nature : tout ce qui naît tend à mourir ; la Nature s’enveloppe dans des formes sensibles et dans des mythes ; elle cache en elle des vertus occultes ; l’Être est originellement dans un état de contraction et de non-déploiement et se dévoile en se voilant. Ainsi l’aphorisme confirme le propos de Nietzsche : « Une bonne sentence est trop dure à la dent du temps et tous les millénaires n’arrivent pas à la consommer, bien qu’elle serve à tout moment de nourriture. »