Collectif
1931
. Les étrangers au temps de l'Exposition coloniale
Édition publiée sous la direction de Laure Blévis, Nanette Jacomijn Snoep, Hélène Lafont-Couturier et Claire Zalc
Collection Hors série Connaissance
Gallimard
Parution
L'exposition «1931. Les étrangers au temps de l'Exposition coloniale» a l'ambition de questionner les relations entre immigration et colonisation en France métropolitaine au début des années 1930. Confronter la question des étrangers à celle des sujets de l'Empire français permet de souligner tant leurs différences (par exemple en matière de statut administratif et juridique) que leur communauté de situation, en particulier dans le regard porté sur eux par la société française et les pouvoirs publics.
Dès 1931, les répercussions de la crise économique mondiale se font sentir en France. Cette crise, les étrangers la subissent de plein fouet. Cible de toutes les tentations protectionnistes, nationalistes et xénophobes, ils sont facilement licenciés par leurs employeurs, puis expulsés vers leur pays d'origine. Malgré cela, ils ne restent pas passifs. Sur le chantier même de l'Exposition du bois de Vincennes – où Italiens, Belges, Espagnols, mais aussi Indochinois et Algériens travaillent côte à côte –, une rhétorique anticolonialiste s'affirme. Aussi, plus largement, ils participent aux mouvements traditionnels de lutte ouvrière qui voient s'instaurer une solidarité entre étrangers, coloniaux et Français.
Peu à peu, l'administration cherche à contrôler, maîtriser et catégoriser les étrangers. Elle impose le formulaire, la carte d'identité et les démarches administratives qui aboutissent parfois à la naturalisation, puis à l'intégration. Mais cela n'empêche pas de cultiver une vie associative pour garder vivants les liens entre étrangers de même origine. Et parallèlement à ce durcissement des relations, la figure de l'«autre» connaît une popularité certaine. L'exotisme est à la mode, des artistes comme Joséphine Baker sont en haut de l'affiche.
Installée dans le palais de la Porte Dorée construit à l'époque coloniale, la Cité nationale de l'histoire de l'immigration se devait de revenir sur cet événement. Fidèle à sa vocation de Musée d'histoire et de société et à ses missions scientifiques et éducatives, elle replace l'Exposition coloniale dans le contexte économique, sociologique et culturel de l'époque.
Dès 1931, les répercussions de la crise économique mondiale se font sentir en France. Cette crise, les étrangers la subissent de plein fouet. Cible de toutes les tentations protectionnistes, nationalistes et xénophobes, ils sont facilement licenciés par leurs employeurs, puis expulsés vers leur pays d'origine. Malgré cela, ils ne restent pas passifs. Sur le chantier même de l'Exposition du bois de Vincennes – où Italiens, Belges, Espagnols, mais aussi Indochinois et Algériens travaillent côte à côte –, une rhétorique anticolonialiste s'affirme. Aussi, plus largement, ils participent aux mouvements traditionnels de lutte ouvrière qui voient s'instaurer une solidarité entre étrangers, coloniaux et Français.
Peu à peu, l'administration cherche à contrôler, maîtriser et catégoriser les étrangers. Elle impose le formulaire, la carte d'identité et les démarches administratives qui aboutissent parfois à la naturalisation, puis à l'intégration. Mais cela n'empêche pas de cultiver une vie associative pour garder vivants les liens entre étrangers de même origine. Et parallèlement à ce durcissement des relations, la figure de l'«autre» connaît une popularité certaine. L'exotisme est à la mode, des artistes comme Joséphine Baker sont en haut de l'affiche.
Installée dans le palais de la Porte Dorée construit à l'époque coloniale, la Cité nationale de l'histoire de l'immigration se devait de revenir sur cet événement. Fidèle à sa vocation de Musée d'histoire et de société et à ses missions scientifiques et éducatives, elle replace l'Exposition coloniale dans le contexte économique, sociologique et culturel de l'époque.