Gallimard
Parution
«Mon Enfant Chérie,
J’ai entrepris, en ce moment, de mettre quelques vers au net. Mais je n’arrive à rien qui me satisfasse. Il faut que je vous écrive une ou deux lignes pour voir si j’arriverai ainsi à chasser votre image de mon esprit, pour un temps, si court soit-il. Sur mon âme, je ne puis penser à rien d’autre. Les temps sont loin où j’avais la force de vous mettre en garde contre l’aube sans espoir de ma vie. Mon amour m’a rendu égoïste. Je ne peux pas vivre sans vous. Rien ne m’importe que de vous revoir – là se borne ma vie – je ne vois pas au delà – vous m’avez absorbé.
12 octobre 1819»
J’ai entrepris, en ce moment, de mettre quelques vers au net. Mais je n’arrive à rien qui me satisfasse. Il faut que je vous écrive une ou deux lignes pour voir si j’arriverai ainsi à chasser votre image de mon esprit, pour un temps, si court soit-il. Sur mon âme, je ne puis penser à rien d’autre. Les temps sont loin où j’avais la force de vous mettre en garde contre l’aube sans espoir de ma vie. Mon amour m’a rendu égoïste. Je ne peux pas vivre sans vous. Rien ne m’importe que de vous revoir – là se borne ma vie – je ne vois pas au delà – vous m’avez absorbé.
12 octobre 1819»