Nouveaux écrits de Rodez
Première parution en 1977
Préface de Gaston Ferdière
Présentation et notes de Pierre Chaleix
Gallimard
Parution
Investi de ce qu'il croyait être sa mission, Antonin Artaud s'en fut, en 1937, rapporter la canne de saint Patrick aux Irlandais. Arrêté à Dublin, ramené au Havre, on l'enferme. Pendant neuf ans il ne connaîtra plus que la face du dedans des murs asilaires. En 1940, quand survient l'Occupation, il est à Ville-Evrard. À la souffrance de son internement, s'ajoutent pour le poète la faim, le dénuement.
Les efforts conjugués du fidèle Robert Desnos et de son ami Gaston Ferdière, qui dirige en «zone non occupée» l'asile de Rodez, réussissent à faire passer Artaud en un lieu où, à défaut de liberté, il trouvera, avec l'amitié, des soins attentifs jusqu'au dévouement. Nous sommes en février 1943. Jusqu'à sa sortie, en 1946, Artaud écrira à son médecin, qu'il voit cependant chaque matin, près de cinquante lettres. La reconnaissance et l'affection jalouse côtoyant la revendication - si ce n'est l'aigreur certains jours - projettent sur cet ensemble le reflet incomparablement vrai de la vie du poète interné. Il y a plus : dans ces lettres s'exprime une foi chrétienne, sinon romainement orthodoxe, du moins passionnée jusqu'au mysticisme.
Les efforts conjugués du fidèle Robert Desnos et de son ami Gaston Ferdière, qui dirige en «zone non occupée» l'asile de Rodez, réussissent à faire passer Artaud en un lieu où, à défaut de liberté, il trouvera, avec l'amitié, des soins attentifs jusqu'au dévouement. Nous sommes en février 1943. Jusqu'à sa sortie, en 1946, Artaud écrira à son médecin, qu'il voit cependant chaque matin, près de cinquante lettres. La reconnaissance et l'affection jalouse côtoyant la revendication - si ce n'est l'aigreur certains jours - projettent sur cet ensemble le reflet incomparablement vrai de la vie du poète interné. Il y a plus : dans ces lettres s'exprime une foi chrétienne, sinon romainement orthodoxe, du moins passionnée jusqu'au mysticisme.