Nouvelles orientales - Marguerite Yourcenar
Marguerite Yourcenar
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Nouvelles orientales

Première parution en 1938
Édition revue et augmentée en 1978
Collection L'Imaginaire (no31)
Gallimard
Parution
Avec ces Nouvelles, écrites au cours des dix années qui ont précédé la guerre, la tentation de l’Orient est clairement avouée dans le décor, dans le style, dans l’esprit des textes. De la Chine à la Grèce, des Balkans au Japon, ces contes accompagnent le voyageur comme autant de clés pour une seule musique, venue d’ailleurs. Les surprenants sortilèges du peintre Wang-Fô, qui « aimait l’image des choses et non les choses elles-mêmes », font écho à l’amertume du vieux Cornélius Berg, « touchant les objets qu’il ne peignait plus ».
Marko Kraliévitch, le Serbe sans peur qui sait tromper les Turcs et la mort aussi bien que les femmes, est frère du prince Genghi, sorti d’un roman japonais du XIᵉ siècle, par l’égoïsme du séducteur aveugle à la passion vraie. L’amour sublime de Vania l’Albanaise ou le deuil sacrilège de la veuve Aphrodissia répondent au sacrifice de la déesse Kâli, « nénuphar de la perfection », à qui ses malheurs apprendront enfin « l’inanité du désir ».
Légendes saisies en vol, fables ou apologues, ces Nouvelles orientales forment un édifice à part dans l’œuvre de Marguerite Yourcenar, précieux comme une chapelle dans un vaste palais. Le réel s’y fait changeant, le rêve et le mythe y parlent un langage à chaque fois nouveau, et si le désir, la passion y brûlent souvent d’une ardeur brutale, presque inattendue, c’est peut-être qu’ils trouvent dans l’admirable économie de ces brefs récits le contraste idéal et nécessaire à leur soudain flamboiement.
Matthieu Galey
Autour du livre