Soleil couchant

. Crépuscule de l'aristocratie
Shayô
Première parution en 1961
Trad. du japonais par Gaston Renondeau et Hélène de Sarbois
Collection L'Imaginaire (no177)
Gallimard
Parution
« Quand j’eus fini de ranger le bois, je demandai à Mère de me donner un peu d’argent. J’en fis des petits paquets de cent yen, et, sur chaque paquet, j’écrivis ces mots : “Toutes mes excuses.”
J’allai d’abord à la mairie. Le maire était absent, aussi donnai-je le paquet à la secrétaire en disant :
— Ce que j’ai fait hier est impardonnable mais dorénavant je serai plus attentive. […]
Je me rendis ensuite chez le chef des pompiers. Lui-même vint m’ouvrir la porte. Il me fit un petit sourire triste, mais ne dit rien. Je ne sais pourquoi, je fondis en larmes. »

Une femme de l’aristocratie nippone doit quitter pendant la guerre son hôtel particulier de Tokyo pour aller vivre modestement dans un petit chalet de montagne. Sa fille Kazudo, mobilisée, travaille la terre. Son fils, Naoji, revient de la guerre intoxiqué par la drogue. Tous font face à « cette période de transition morale » et clament leur révolte et leur désespoir.
Document de première importance sur l’effondrement d’une société, Soleil couchant est aussi — et c’est ce qui donne à l’œuvre son accent dramatique si personnel — un document sur un homme en qui l’on s’accorde à reconnaître l’un des plus grands écrivains de son pays.