Le Cachet de la poste

. Feuilles volantes
Préface de Jacques Réda
Gallimard
Parution
«Je regarde comme un privilège d'avoir été parmi les premiers destinataires des très discrets envois postaux où, dans des sortes de poèmes parfois aussi précis qu'un énoncé de problème d'arithmétique, Jean-Pierre Le Goff fait part de ses intentions et convie aux cérémonies à la fois bizarres et sans mystères qu'il organise. Leur appareil méticuleux n'est pas très différent de ce qu'emploierait un magicien ou un occultiste : les mots, les chiffres, les astres y tiennent un rôle de premier plan. Partout des signes se manifestent... Non content de les enregistrer, Le Goff les relie entre eux et, avec un mélange de pragmatisme et d'intuition, fixe le point où ils convergent et se recoupent. On s'y livre alors à une espèce de célébration. Mais bien que des constantes apparaissent dans ses inventions rituelles, il s'efforce, en en renouvelant le thème, le site, les éléments, de les soustraire à la fixité d'une liturgie. On pense à un prêtre sans religion, à un ésotériste sans doctrine. Et bien moins à un magicien qu'à l'impresario bénévole qui se démène pour rassembler le matériel et mettre au point la représentation où s'effectueront les "tours" d'un magicien insaisissable et invisible. Comme on le verra, ce matériel varié mais portatif n'exige qu'une grande quantité de perles, et c'est fréquemment un carambolage de hasards qui permet de localiser l'emplacement de la scène.»
Jacques Réda.