Le Brasier, le fleuve
. Georg Büchner
Collection L'un et l'autre
Gallimard
Parution
«En avançant dans la connaissance d'une vie, si fragmentairement qu'elle nous soit parvenue, d'une œuvre pour partie aussi lacunaire, je trouvais la confirmation d'une lucidité prodigieuse chez un être encore presque adolescent qui allait disparaître à l'âge de vingt-trois ans. La mort ne l'avait pas surpris. Il savait intimement que sa vie serait brève. Ce n'était pas chez lui une aspiration morbide, une attitude romantique inspirée par la lecture de Werther. Je vois plutôt à l'origine de cette conviction un phénomène d'empathie à l'égard des jeunes hommes de la Révolution française tombés sous la Terreur, ou l'exemple de ses propres camarades anéantis comme eux par le «fatalisme atroce» de l'histoire.
S'il fait dire à Camille Desmoulins, pour décider Danton à agir, qu'il n'y a pas un moment à perdre, c'est sa vérité à lui, d'abord, qu'il énonce, c'est l'injonction qu'il s'adresse à lui-même et qui le portera jusqu'au bout, le soutiendra malgré son état d'épuisement dans son activité dévoratrice.»
Pierre Silvain.
S'il fait dire à Camille Desmoulins, pour décider Danton à agir, qu'il n'y a pas un moment à perdre, c'est sa vérité à lui, d'abord, qu'il énonce, c'est l'injonction qu'il s'adresse à lui-même et qui le portera jusqu'au bout, le soutiendra malgré son état d'épuisement dans son activité dévoratrice.»
Pierre Silvain.