Un amour sans paroles
Collection L'un et l'autre
Gallimard
Parution
«L'accident s'est produit le samedi 28 août 1920 à cinq heures et demie de l'après-midi. À bord de la voiture, un modèle torpédo, se trouvaient le réalisateur Charles Burguet et sa femme, à l'arrière. L'actrice Suzanne Grandais était assise à côté du chauffeur. Au croisement des routes de Sézanne à Coulommiers, l'auto fit une violente embardée, dégringola le talus en faisant panache dans un champ de betteraves.
Suzanne Grandais, dont la tête avait été écrasée par le marche-pied, portait sur le côté gauche une horrible blessure d'où s'échappait la cervelle. Elle avait vingt-sept ans.
Des films qu'elle avait tournés, tous muets, je n'en avais vu qu'un seul, un peu par hasard, qui m'avait rendu amoureux quelques mois. Plus tard, chez un bouquiniste, j'avais trouvé une ancienne carte postale sur laquelle elle souriait, de trois quarts. Son nom ne disait jamais rien aux personnes à qui il m'arrivait d'en parler. Pendant des années, c'est tout ce que j'ai su d'elle.»
Didier Blonde.
Suzanne Grandais, dont la tête avait été écrasée par le marche-pied, portait sur le côté gauche une horrible blessure d'où s'échappait la cervelle. Elle avait vingt-sept ans.
Des films qu'elle avait tournés, tous muets, je n'en avais vu qu'un seul, un peu par hasard, qui m'avait rendu amoureux quelques mois. Plus tard, chez un bouquiniste, j'avais trouvé une ancienne carte postale sur laquelle elle souriait, de trois quarts. Son nom ne disait jamais rien aux personnes à qui il m'arrivait d'en parler. Pendant des années, c'est tout ce que j'ai su d'elle.»
Didier Blonde.