Écrits politiques
(1953-1993)
Édition d'Éric Hoppenot
Collection Les Cahiers de la NRF
Gallimard
Parution
«Écrire sur, cela est, de toute manière, sans convenance. Mais écrire sur l'événement qui est précisément destiné (entre autres) à ne plus permettre qu'on écrive jamais sur – épitaphe, commentaire, analyse, panégyrique , condamnation –, c'est par avance le fausser et l'avoir toujours déjà manqué. Nous n'écrivons donc jamais sur ce qui eut lieu, n'eut pas lieu en Mai [1968] : non par respect, ni même par souci de ne pas restreindre l'événement en le circonscrivant. Nous admettons que ce refus est l'un des points où l'écriture et la décision de rupture se rejoignent : l'une et l'autre toujours imminentes et toujours imprévisibles. [...]
Tracts, affiches, bulletins, paroles de rues ou infinies, ce n'est pas par souci d'efficacité qu'ils s'imposent. Efficaces ou non, ils appartiennent à la décision de l'instant. Ils apparaissent, ils disparaissent. Ils ne disent pas tout, au contraire ils ruinent tout, ils sont hors de tout. Ils agissent, réfléchissent fragmentairement. Ils ne laissent pas de traces : trait sans trace. Comme la parole sur les murs, ils s'écrivent dans l'insécurité, sont reçus sous la menace, portent eux-mêmes le danger, puis passent avec le passant qui les transmet, les perd ou les oublie.»
Maurice Blanchot.
«Les écrits politiques de Blanchot ne font pas système, mais défendent des valeurs, ils sont essentiellement une écriture de la réaction, de l'affrontement sans jamais exposer la moindre compromission avec le pouvoir. Au-delà de ses choix (après-guerre, inlassablement de "gauche") et de l'événementiel, l'écriture politique de Blanchot, est toujours à penser, en ce qu'elle expose chaque fois une inquiétude éthique.
L'édition des écrits politiques d'après-guerre de Maurice Blanchot est l'occasion de réunir la totalité de ces textes et de les publier, tous d'après les originaux conservés dans les archives de l'auteur.»
Éric Hoppenot.
Tracts, affiches, bulletins, paroles de rues ou infinies, ce n'est pas par souci d'efficacité qu'ils s'imposent. Efficaces ou non, ils appartiennent à la décision de l'instant. Ils apparaissent, ils disparaissent. Ils ne disent pas tout, au contraire ils ruinent tout, ils sont hors de tout. Ils agissent, réfléchissent fragmentairement. Ils ne laissent pas de traces : trait sans trace. Comme la parole sur les murs, ils s'écrivent dans l'insécurité, sont reçus sous la menace, portent eux-mêmes le danger, puis passent avec le passant qui les transmet, les perd ou les oublie.»
Maurice Blanchot.
«Les écrits politiques de Blanchot ne font pas système, mais défendent des valeurs, ils sont essentiellement une écriture de la réaction, de l'affrontement sans jamais exposer la moindre compromission avec le pouvoir. Au-delà de ses choix (après-guerre, inlassablement de "gauche") et de l'événementiel, l'écriture politique de Blanchot, est toujours à penser, en ce qu'elle expose chaque fois une inquiétude éthique.
L'édition des écrits politiques d'après-guerre de Maurice Blanchot est l'occasion de réunir la totalité de ces textes et de les publier, tous d'après les originaux conservés dans les archives de l'auteur.»
Éric Hoppenot.