Collectif
La poésie en prose au XXᵉ siècle
. Les entretiens de la Fondation des Treilles
Édition publiée sous la direction de Peter Schnyder avec la collaboration de Judith Abensour, Béatrice Bonhomme, Serge Bourjea, Ruggero Campagnoli, Caroline Casseville, Stéphane Chaudier, Tania Collani, Michel Deguy, Marie Frisson, Étienne-Alain Hubert, Marie Joqueviel-Bourjea, Robert Kopp, Philippe Le Guillou, Jean-François Louette, Ariane Lüthi, Peter Schnyder, Frédérique Toudoire-Surlapierre, André Wyss et Laurent Zimmermann
Parution
Le présent ouvrage tente d'établir en quoi le poème en prose se rapprocherait davantage du «naturel» et du «non-convenu» – disons : de l'authentique et du primesautier. Bien des questions relatives à la problématique posée y sont abordées et élucidées, à commencer par le dilemme, crucial, entre une approche «essentialiste» et une approche «situationnelle». Ainsi, les défenseurs de la poésie en tant que genre se voient critiqués par les défenseurs qui insistent sur son conditionnement en tant que processus. Il en résulte une ouverture «post-poétique» proposant de délaisser la séparation des genres, pour s'attacher au texte – vers ou prose –, non pas tant comme objet autotélique, mais à travers sa réalisation au moment de la lecture, d'une audition, d'une mise en scène, en se cristallisant autour de la performance qui en résulte. Un autre problème, non négligeable, réside dans le retard «institutionnel» qui persiste à maintenir les classifications anciennes. C'est ce qu'illustrent, entre autre, Judith Abensour avec Philippe Beck, Nathalie Quintane et, surtout, Christophe Tarkos et sa création originale, la «pâte-mot». Si bien des écrivains contemporains ne s'identifient plus clairement ni à la poésie ni à la prose, cette problématique renoue avec la rupture introduite autrefois par Arthur Rimbaud, avec des textes qui déconstruisent le poème isométrique rimé de l'intérieur.