Journal de guerre - Paul Morand
Paul Morand
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Journal de guerre

. Londres - Paris - Vichy (1939-1943)
Gallimard
Parution
Le Journal de guerre de Paul Morand était un objet mythique dont l'existence même était sujette à caution. Au vrai, l'écrivain avait bien conservé ses notes prises durant la guerre et avait même commencé à en préparer la publication. Il en avait déposé le manuscrit à la Bibliothèque nationale, parmi un vaste ensemble de papiers personnels.
Ce journal paraît pour la première fois, sans retouches ni coupes, et même complété des ajouts et des annexes prévus par Paul Morand lui-même et de quelques textes contemporains de sa rédaction.
On se rappelle peut-être que Paul Morand, diplomate, était en mission à Londres le 18 juin 1940 et qu'il fut nommé ambassadeur en Roumanie en 1943. On découvre au fil des pages que, à défaut de s'être rallié en Angleterre au général de Gaulle, il choisit de se présenter à Vichy à l'été 1940, où il est mis d'office en retraite. Il décide alors de s'installer dans Paris occupé avant de rejoindre au printemps 1942 Vichy et le Cabinet de Pierre Laval, chef du gouvernement, en qualité de chargé de mission, poste qu'il occupera seize mois durant.
À Londres, à Paris et à Vichy, de la déclaration de guerre de septembre 1939 à août 1943, Paul Morand a tenu son journal sans filtre ni censure, prenant note de ce qu'il voyait, de ce qu'on lui disait et de ce qu'il comprenait. Cest l'œuvre d'un témoin conscient d'être placé aux premières loges de l'Histoire, observateur privilégié des réalités de la collaboration d'État et de la participation française à la mise en œuvre de la Solution finale.
Ce Journal de guerre est un document exceptionnel pour l'Histoire.

« Dans le Journal de guerre, admirablement édité, non seulement l’homme a envahi l’œuvre, mais l’homme a changé [...]. Ces mille pages, dont la moitié au cœur de l’État français et de la solution finale française, constituent un document historique sans équivalent. C’est aussi une des lectures les plus nécessaires et les plus difficiles qui soient. À la recherche d’un temps à ne pas retrouver. » Jean-Pierre Salgas, En attendant Nadeau, 6 janvier 2021

Ce journal « ne manque pas, en effet, d'intérêt. Il vient notamment contredire la petite musique selon laquelle Pétain aurait protégé les juifs français. » Politis, 10-16 décembre 2020

« Ce Journal de guerre, de nature à passionner les historiens, restait la pièce manquante et accablante d’un puzzle d’ombres et d’indignité. Le motif reconstitué saute aux yeux. Il n’est que trop clair et vient confirmer ce que nous savions déjà. Vouloir séparer l’homme de l’œuvre n’aurait ici aucun sens. Chez Paul Morand, tout est lié. » La Croix, 3 décembre 2020

« Ce journal intime est [...] une mine d’or par sa dimension historique. Car dans ces années sombres, Morand, comme le rappelle Bénédicte Vergez-Chaignon, a été "l’un des très rares à avoir été en situation de participant" aussi bien à Londres (avant comme après l’armistice) qu’à Paris et à Vichy. » Samuel Douhaire, Télérama, 7-13 novembre 2020

« Le célèbre romancier nous offre l’un des plus édifiants témoignages jamais parus sur le régime de Vichy et Pierre Laval, son chef à la fois tout puissant et aboulique entre 1942 et 1944. […] Cet ensemble […] compose cette remarquable édition critique assurée par l’historienne Bénédicte Vergez-Chaignon. […] À qui douterait de l’inanité historique de la théorie du "moindre mal" (en vertu de laquelle le gouvernement de Vichy n’aurait livré les juifs apatrides aux nazis à l’été 1942 que pour sauver les juifs français exigés par l’occupant et en ignorant le sort fatal qui attendait les déportés), on ne pourrait que conseiller de se reporter aux pages du Journal de guerre consacrées au "problème juif". D’une authenticité incontestable, ces notations de première main révèlent un état d’esprit accablant, mêlant cynisme hâbleur, mauvaise conscience agressive et humour poisseux. Le vase clos de Vichy dans ce qu’il avait de pire. »
Laurent Joly, Le Monde des Livres, 6 novembre 2020.

« Ce volume apprend beaucoup, aussi, sur l’histoire de l’État français, spécifiquement sur la période où Laval est pour la deuxième fois chef du gouvernement. Il se vérifie notamment que personne ne se faisait d’illusions, à Vichy, sur le sortdes Juifs déportés. » Jean Sévilla, Le Figaro magazine, 6-7 novembre 2020

« Le lecteur sera surtout surpris par l’aveuglement des dirigeants de l’État français. Alors que la défaite de l’Axe, après El Alamein puis Stalingrad, ne fait plus aucun doute, Laval et Morand croient encore à la victoire du Reich. […] Le journal  constitue donc un précieux témoignage pour qui s’intéresse à la vie politique et littéraire de ces années de tourmente. Il montre bien le dévoiement d’une partie des élites françaises, aveuglées par le carriérisme, le cynisme, le pacifisme et l’antisémitisme. »
Olivier Wieviorka, Libération, 5 novembre 2020

« Tant pis pour les nostalgiques de Vichy. Et tant mieux pour l’Histoire. » Gilles Martin-
Chauffier, Paris-Match, 5-11 novembre 2020

« Dans le fonds légué par Paul Morand à la Bibliothèque nationale reposait une pépite : son journal, tenu de 1940 à son exil en Suisse. La publication du premier tome des notes de ce témoin privilégié de la collaboration d’État constitue un "document pour l’histoire", observe à juste titre Bénédicte Vergez-Chaignon, à qui l’on doit cette édition érudite et soignée. » Emmanuel Hecht, Lire-Magazine littéraire, novembre 2020

« Laval-Morand : on voit mal a priori ce qui a pu rapprocher l’Auvergnat sans grande culture et le cosmopolite raffiné. Et pourtant, l’homme à la cravate blanche a été l'une des rares fidélités de Paul Morand. » Éric Roussel, Le Figaro littéraire, 29 octobre 2020

« La publication du Journal de guerre [...] est capitale à double titre : la découverte d’un document de cette ampleur, par la qualité de son auteur et l’importance de son témoignage, est à peu près certainement la dernière du genre ; et aucun document de ce type, sur cette période, n’a paru sans avoir jamais été retouché ni même relu, ce qui confère à celui-ci une valeur unique. [...] Dans une substantielle présentation et une précieuse annotation, l’historienne, spécialiste de l’Occupation, Bénédicte Vergez-Chaignon expose l’apport considérable du Journal à la connaissance et à l’appréciation de la période et de ses acteurs, et l’originalité de son éclairage. Le lecteur ordinaire, lui, suit pas à pas, avec une délectation affligée, tant l’intérêt se maintient tout au long, la dégradation quasi chimique d’un diplomate aveuglé, d’un écrivain fourvoyé et d’un homme indifférent. » Laurent Theis, Le Point, 29 octobre 2020

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