Collectif
Le Maroc de Matisse
Ouvrage collectif de Claude Duthuit, Claudine Grammont, Albert Kosténévitch, Rémi Labrusse, Isabelle Monod-Fontaine, Christine Peltre et de Pierre Schneider. Préface de Camille Cabana, avant-propos de Tahar Ben Jelloun, introduction de Brahim Alaoui
Coédition Gallimard/Institut du Monde arabe
Collection Livres d'Art
Gallimard
Parution
Le Maroc de Matisse n'est pas celui qu'ont dépeint les orientalistes depuis le XIXᵉ siècle en quête d'un pittoresque, parfois facile et toujours séduisant.
Ce n'est pas non plus, loin de l'effervescence parisienne, un Orient déjà appréhendé par des voyages en Algérie et en Espagne, par la visite assidue des expositions d'art islamique de Paris et de Munich ou par celle des collections d'icônes de Moscou, où résident ses principaux commanditaires, Chtchoukine et Morosov.
Le peintre, qui séjourne à Tanger de janvier à avril 1912, puis d'octobre de la même année à février 1913, effectue bien plutôt une retraite, propice à la méditation sur son art.
Dans sa chambre d'hôtel, au milieu de la luxuriance végétale du jardin Brooks, ou bien lors des séances avec ses modèles, Henri Matisse recherche un espace plastique plus vaste que celui engendré par la perspective héritée de la Renaissance. Grâce aux traditions artistiques orientales, il revendiquera un décoratif qui écarte tout mimétisme.
Crise et doutes d'abord, puis accomplissement, jalonnent ce processus. Les natures mortes, paysages et figures peints à Tanger, les Odalisques de la période niçoise et enfin les gouaches découpées des dernières années témoignent de la synthèse de deux traditions culturelles, rendue possible grâce à la sérénité conquise à Tanger.
Ce n'est pas non plus, loin de l'effervescence parisienne, un Orient déjà appréhendé par des voyages en Algérie et en Espagne, par la visite assidue des expositions d'art islamique de Paris et de Munich ou par celle des collections d'icônes de Moscou, où résident ses principaux commanditaires, Chtchoukine et Morosov.
Le peintre, qui séjourne à Tanger de janvier à avril 1912, puis d'octobre de la même année à février 1913, effectue bien plutôt une retraite, propice à la méditation sur son art.
Dans sa chambre d'hôtel, au milieu de la luxuriance végétale du jardin Brooks, ou bien lors des séances avec ses modèles, Henri Matisse recherche un espace plastique plus vaste que celui engendré par la perspective héritée de la Renaissance. Grâce aux traditions artistiques orientales, il revendiquera un décoratif qui écarte tout mimétisme.
Crise et doutes d'abord, puis accomplissement, jalonnent ce processus. Les natures mortes, paysages et figures peints à Tanger, les Odalisques de la période niçoise et enfin les gouaches découpées des dernières années témoignent de la synthèse de deux traditions culturelles, rendue possible grâce à la sérénité conquise à Tanger.