James Ensor ou La fantasmagorie
Collection Monographies
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis
2023
Cette monographie d'un artiste encore méconnu en France a été nourrie de très nombreux documents inédits et présente un parcours dans l'œuvre de James Ensor (1860-1949) organisé à la fois chronologiquement et d'un point de vue thématique.
Il s'agit ici d'esquisser un portrait conscient de la manière dont l'artiste et ses critiques l'ont façonné. Deux lieux opposés sont capitaux dans l'imaginaire ensorien : Ostende, où il vit au milieu de sa famille, et Bruxelles, où il fréquente les cercles d'avant-garde. Au-delà de son apparente quiétude, la famille d'Ensor est déchirée. La peinture est une fuite dans la solitude d'un atelier où se bâtit l'idée d'Œuvre. Celle-ci n'a qu'une issue : Bruxelles, où le peintre entend bien être reconnu. Sa participation au cercle des XX, épicentre de l'avant-garde belge et européenne à la fin du XIXᵉ siècle, va dans ce sens. Perçu comme un chef de file en 1884-1885, il trouve dans l'impressionnisme et le néo-impressionnisme des rivaux qui, à ses yeux, le privent de sa légitimité. Commence alors un mouvement de reflux qui détache Ensor d'une avant-garde jugée conformiste. Il élabore un œuvre marqué par l'altérité et la différence irréductible.
La seconde partie aborde les facettes de cette œuvre qui annonce l'expressionnisme du XXᵉ siècle. L'identification de l'œuvre au Christ, la conception de l'exposition comme dérive démagogique, l'affirmation du squelette et du masque comme signes d'une même déperdition de substance témoignent d'une perte de contact croissante avec la réalité. À la nature se substitue un travail de défiguration moderne.
Il s'agit ici d'esquisser un portrait conscient de la manière dont l'artiste et ses critiques l'ont façonné. Deux lieux opposés sont capitaux dans l'imaginaire ensorien : Ostende, où il vit au milieu de sa famille, et Bruxelles, où il fréquente les cercles d'avant-garde. Au-delà de son apparente quiétude, la famille d'Ensor est déchirée. La peinture est une fuite dans la solitude d'un atelier où se bâtit l'idée d'Œuvre. Celle-ci n'a qu'une issue : Bruxelles, où le peintre entend bien être reconnu. Sa participation au cercle des XX, épicentre de l'avant-garde belge et européenne à la fin du XIXᵉ siècle, va dans ce sens. Perçu comme un chef de file en 1884-1885, il trouve dans l'impressionnisme et le néo-impressionnisme des rivaux qui, à ses yeux, le privent de sa légitimité. Commence alors un mouvement de reflux qui détache Ensor d'une avant-garde jugée conformiste. Il élabore un œuvre marqué par l'altérité et la différence irréductible.
La seconde partie aborde les facettes de cette œuvre qui annonce l'expressionnisme du XXᵉ siècle. L'identification de l'œuvre au Christ, la conception de l'exposition comme dérive démagogique, l'affirmation du squelette et du masque comme signes d'une même déperdition de substance témoignent d'une perte de contact croissante avec la réalité. À la nature se substitue un travail de défiguration moderne.