Paul Morand

Collection NRF Biographies
Gallimard
Parution
C'est au chevet d'un Marcel Proust mourant que s'affirme la vocation littéraire de Paul Morand ; et c'est dans le vacarme d'une modernité incarnée par Jean Cocteau qu'elle va s'épanouir. Ce rejeton de la bourgeoisie parisienne, éclairée, artiste, aura connu les astres de la bohème comme de l'élite républicaine ; deux mondes étanches qui vont former sa personnalité et dessiner sa double carrière de diplomate et d'écrivain.
D'emblée, dans ses nouvelles et ses romans, Morand épouse les prouesses de son siècle en rompant avec un monde englouti à jamais par la Guerre. Il roule vite, il vole loin. La Terre a rétréci et il le fait savoir. L'écrivain au style étincelant, classique mais si reconnaissable, fait découvrir aux Français la magie de l'ailleurs. Sous de fausses allures de dilettante, cet amateur de sport et de jolies femmes trouve le temps d'écrire une œuvre très ample qui ne s'arrêtera qu'à sa mort.
S'il n'a jamais été fâché avec la géographie, Morand l'aura parfois été avec l'histoire. En 1940, il choisit Vichy alors qu'il est en poste à Londres. Sa proximité avec les rouages de la Collaboration et sa fidélité indéfectible à Pierre Laval lui vaudront, la guerre finie, des années d'opprobre, d'exil et de solitude, Cest à travers ses publications posthumes qu'apparaît au grand jour un antisémitisme longtemps occulté. La lecture d'archives jusqu'ici inaccessibles, journaux intimes, correspondances inédites, a permis à l'auteur de cette biographie, la première depuis un quart de siècle, de signer le portrait d'un Morand à tant d'égards méconnu. Cette existence, faite de trajectoires superposées, trouve enfin ses ressorts et sa vérité.

« Le magnifique livre de Pauline Dreyfus [...] déplace le regard sur la question de l’homme et l’œuvre : "Une biographie n’est pas un tribunal" [...], éclairant aussi comme jamais l’Occupation, ce qui la précède, ce qui la suit [...], démolit toutes les mythologies qui collent encore à Paul Morand. » Jean-Pierre Salgas, En attendant Nadeau, 6 janvier 2021

« Pauline Dreyfus n’est pas la première à s’attaquer à la statue fissurée mais, prévenue des pièges, elle y ajoute un je-ne-sais-quoi de haute volée qui rend son ouvrage indéboulonnable. » Jean-Claude Raspiengeas, La Croix, 3 décembre 2020.

« Toujours à bonne distance, Pauline Dreyfus a écrit la première véritable biographie de Morand. » Emmanuel Hecht, Lire-Magazine littéraire, novembre 2020

« Pauline Dreyfus signe une biographie de Paul Morand qui, sans être à charge, ne cache rien de sa part sombre et souligne l’importance de la littérature dans son existence. » Jean-Louis Jeannelle, Le Monde des Livres, 6 novembre 2020

« Si la publication du premier tome du Journal de guerre de l'écrivain ne va pas arranger sa mauvaise réputation, l'éblouissante biographie de Pauline Dreyfus réhabilite à juste titre son œuvre. Sans excuser l'homme pour autant. » Louis-Henri de La Rochefoucauld, L'Express, 5-11 novembre 2020

« Paul Morand − mais lequel ? […] Le merveilleux écrivain ou le sale type ? Pour Pauline Dreyfus, sa nouvelle et talentueuse exégète, tous ces profils recèlent leur part de vérité. Et la biographie qu’elle consacre à Paul Morand ne tient pas spécialement à expédier en enfer un écrivain qui, né sous le signe des Poissons, fut sans cesse "ondoyant et divers". » Jean-Paul Enthoven, Le Point, 29 octobre 2020

Lire un extrait
Autour du livre