La fin de l'exception humaine
Collection NRF Essais
Gallimard
Parution
L'unité de l'humanité est celle d'une espèce biologique que nous ne saurions extraire de l'ensemble des formes de vie non humaine qui constitue bien plus que son «environnement».
À ce constat désormais incontestable, les sciences humaines et sociales opposent néanmoins la thèse de l'exception humaine : dans son essence propre, l'homme transcende à la fois la réalité des autres formes de vie et sa propre «naturalité». Le philosophe pose qu'Homo est un «moi» ou un «sujet», radicalement autonome et fondateur de son propre être ; le sociologue tient que cette transcendance se situe dans la société, par essence «anti-naturelle». L'anthropologue affirme, lui, que seule la «culture» (la création de systèmes symboliques) constitue le propre de l'homme.
L'humanité s'inscrit dans la vie grâce à des visions globales du monde et à des savoirs empiriques morcelés. La thèse de l'exception humaine est une vision du monde. Son coût, au regard de son utilité supposée, est exorbitant – l'impossibilité d'articuler les savoirs empiriques assurés en une vision intégrée de l'identité humaine qui conjugue les sciences de la culture et les autres connaissances concernant l'homme.
Jean-Marie Schaeffer, philosophe, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, se livre à une critique radicale de l'esthétique et de ses fondements philosophiques. Avec L'art de l'âge moderne. L'esthétique et la philosophie de l'art du XVIIIᵉ siècle à nos jours (Gallimard, 1992), il s'attaque à la tradition qui veut que l'Art soit un savoir extatique, irréductible à toute activité humaine autre. Dans Les célibataires de l'Art. Pour une esthétique sans mythes (Gallimard, 1996), il démonte le nouveau mythe, surgi sur les ruines de la théorie spéculative de l'art : la nature esthétique serait une propriété des œuvres, alors qu'elle est une dimension de nos conduites – à l'égard d'œuvres comme d'événements ou d'objets ordinaires. La fin de l'exception humaine peut être lu comme la clef de voûte de l'ensemble.
À ce constat désormais incontestable, les sciences humaines et sociales opposent néanmoins la thèse de l'exception humaine : dans son essence propre, l'homme transcende à la fois la réalité des autres formes de vie et sa propre «naturalité». Le philosophe pose qu'Homo est un «moi» ou un «sujet», radicalement autonome et fondateur de son propre être ; le sociologue tient que cette transcendance se situe dans la société, par essence «anti-naturelle». L'anthropologue affirme, lui, que seule la «culture» (la création de systèmes symboliques) constitue le propre de l'homme.
L'humanité s'inscrit dans la vie grâce à des visions globales du monde et à des savoirs empiriques morcelés. La thèse de l'exception humaine est une vision du monde. Son coût, au regard de son utilité supposée, est exorbitant – l'impossibilité d'articuler les savoirs empiriques assurés en une vision intégrée de l'identité humaine qui conjugue les sciences de la culture et les autres connaissances concernant l'homme.
Jean-Marie Schaeffer, philosophe, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, se livre à une critique radicale de l'esthétique et de ses fondements philosophiques. Avec L'art de l'âge moderne. L'esthétique et la philosophie de l'art du XVIIIᵉ siècle à nos jours (Gallimard, 1992), il s'attaque à la tradition qui veut que l'Art soit un savoir extatique, irréductible à toute activité humaine autre. Dans Les célibataires de l'Art. Pour une esthétique sans mythes (Gallimard, 1996), il démonte le nouveau mythe, surgi sur les ruines de la théorie spéculative de l'art : la nature esthétique serait une propriété des œuvres, alors qu'elle est une dimension de nos conduites – à l'égard d'œuvres comme d'événements ou d'objets ordinaires. La fin de l'exception humaine peut être lu comme la clef de voûte de l'ensemble.