Républicanisme

. Une théorie de la liberté et du gouvernement
Republicanism
Trad. de l'anglais (Irlande) par Patrick Savidan et Jean-Fabien Spitz
Collection NRF Essais
Gallimard
Parution
Le républicanisme n'est pas français. Inventé par la cité libre grecque, nourri par les cités-États libres de l'Italie de la Renaissance ou la république de Hollande du XVIIᵉ siècle, porté par les courants antimonarchistes de la Révolution anglaise, les colons révolutionnaires de l'Indépendance américaine ou les courants radicaux de la Révolution française, il est la manière la plus ancienne de penser la liberté politique : la liberté comme non-domination, c'est-à-dire comme l'absence de subordination à une autorité susceptible de devenir arbitraire.
Restituer l'histoire du républicanisme comme idée de liberté et non pas comme simple régime politique, c'est exhumer d'abord un ensemble cohérent de présupposés centraux dans le développement de la vie politique européenne, antérieurement à la Révolution française. C'est, à partir de ces présupposés, élaborer ensuite une philosophie néorépublicaine qui entend défendre une conception du gouvernement distincte de celle propre aux perpectives libérale et populiste.
C'est soulever, enfin, la question de la particularité du républicanisme français : Sieyès est-il fidèle au républicanisme lorsqu'il remplace le discours du peuple par celui de la nation ? L'insistance sur des notions aussi centrales que celles de peuple unitaire et de nation unitaire permet-elle de défendre les objectifs républicains : l'instauration d'une communauté et l'accomplissement de l'égalité ? Quelle est la signification constitutionnelle de l'appel à une souveraineté du peuple ou de la nation ?