Héros-Limite

suivi de Le Chant de la carpe et de Paralipomènes
Préface d'André Velter
Collection Poésie/Gallimard (no364)
Gallimard
Parution
Lire aujourd'hui trois des livres majeurs de Ghérasim Luca, c'est vérifier combien cette poésie-vertige reste dans autre exemple, au point que Gilles Deleuze n'avait pas craint de la présenter comme la plus grande du siècle. Dans ses poèmes, Luca est toujours comme cet autre lui-même, ce Héros-Limite qui bute sur les mots comme on s'abîme de piège en piège. Il broie en fait de la pensée comme d'autres du noir, et c'est de la nuit de son bégaiement qu'il surgit décapé, tranchant, ironique, avec autour de lui des langues de bois coupées à la hache, des discours joliment raccourcis et des façons de dire éventrées sans façon. Car dans cette profération il y a place pour la relaxation, le rire, le foudroiement. Place également pour le désir, l'amour et la passion qui, passionnément, ne ment pas.