La parole qui me porte
précédé de Lacunes et de Table rase et suivi de Paroles d'assaut
Préface de Sophie Nauleau
Gallimard
Parution
Paul Valet, de son vrai nom Georges Schwartz, né à Lodz, en Pologne, en 1903 et mort à Vitry-sur-Seine en 1987, poète mais aussi pianiste, peintre et médecin (il fut un des pionniers de l'homéopathie) est un de ces grands singuliers libres de toute allégeance dont le parcours et l'œuvre sont marqués par l'insoumission et la révolte contre toutes les oppressions. Grand résistant, chef de réseau les armes à la main comme Char, il voit tous les siens disparaître à Auschwitz. Il vivra après la guerre hors des cénacles littéraires, médecin des pauvres à Vitry, publiant treize recueils de son vivant, principalement chez GLM et au Mercure de France, nouant des relations privilégiées avec Éluard, Prévert, Char, Michaux ou Cioran. «Ses vers sont d'un déchaîné, ses propos d'un sage», dit de lui Cioran évoquant par ailleurs son «lyrisme frénétique». D'une langue drue, jaculatoire ou concentrée dans des aphorismes incisifs, sa poésie sans concession mais qui fuit le nihilisme ou le dépit illustre parfaitement ce courage d'exister que Sophie Nauleau, qui préface notre volume, a choisi pour thème du Printemps des poètes 2020. Nous avons souhaité rassembler quatre de ses recueils majeurs sous le titre La parole qui me porte et autres poèmes : s'il avait décidé en effet de s'appeler Valet, c'est que cet insoumis se voulait «valet de la parole» et d'elle seule.