Œuvres
Postface d'Alain Boureau : Histoires d'un historien. Kantorowicz, édition revue et corrigée
Collection Quarto
Gallimard
Parution
Ernst H. Kantorowicz (1895-1968), l'un des plus grands historiens du XXᵉ siècle, publie en 1927 la biographie de Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250). Il y renouvelle le genre dans une tentative aboutie d'histoire «totale» qui associe aussi bien les apports de l'économie, de la culture, que de l'interprétation sociale et psychologique. Frédéric, héros hors du commun, se prête à l'exercice : aussi habile en politique qu'à la chasse, précurseur des princes de la Renaissance, il crée une cour où se rencontrent les plus grands lettrés de la culture chrétienne, juive et musulmane. Passionné par l'astrologie et la divination, architecte à ses heures, il écrit lui-même un traité de fauconnerie. Avec L'Empereur Frédéric II, Kantorowicz ouvre des perspectives complètement nouvelles. Il s'intéresse autant aux «réalités» événementielles qu'à la construction de la symbolique et de l'imaginaire politiques et met en lumière les conditions de formation, dès l'époque médiévale, de l'État moderne, séculier, en lutte contre la papauté.
Trente ans plus tard (1957), Kantorowicz donne un second chef-d'œuvre : Les Deux Corps du Roi. Il y poursuit son enquête sur la généalogie de l'État moderne en tirant, avec une éblouissante érudition, le fil des mutations de la doctrine médiévale de la royauté bicorporelle, et la prolonge par une analyse sur les origines des «religions politiques modernes». Victime des lois de Nuremberg en Allemagne, puis opposant au maccarthysme aux États-Unis, Kantorowicz s'emploie à éclairer la genèse des pathologies politiques du XXe siècle.
Trente ans plus tard (1957), Kantorowicz donne un second chef-d'œuvre : Les Deux Corps du Roi. Il y poursuit son enquête sur la généalogie de l'État moderne en tirant, avec une éblouissante érudition, le fil des mutations de la doctrine médiévale de la royauté bicorporelle, et la prolonge par une analyse sur les origines des «religions politiques modernes». Victime des lois de Nuremberg en Allemagne, puis opposant au maccarthysme aux États-Unis, Kantorowicz s'emploie à éclairer la genèse des pathologies politiques du XXe siècle.