Du progrès et de la promotion des savoirs

(1605)
The Advancement of Learning
Trad. de l'anglais par Michèle Le Dœuff. Avant-propos et notes de Michèle Le Dœuff
Première édition
Collection Tel (no178)
Gallimard
Parution
«Le savoir dérivé d'Aristote, s'il est soustrait au libre examen, ne montera pas plus haut que le savoir qu'Aristote avait.» Dans les arts mécaniques, le début est grossier puis l'on développe et perfectionne - ce que Bacon baptise ici «progrès». S'il n'en va pas de même pour les savoirs, c'est que, dans la société, la science est une grande incomprise. Que faire pour y remédier ? Bien des choses, et d'abord convaincre l'État de s'en mêler.
Publié en anglais en 1605, Du progrès n'a connu jusqu'ici qu'une traduction française, en 1624. La phrase qui recommande le libre examen d'Aristote y a été censurée, comme tout ce qui touche à la scolastique. Bacon lui-même, en se faisant traduire en latin pour le Continent, expurge son livre. L'audace intellectuelle de l'original n'avait donc pas encore vraiment franchi la Manche. L'essentiel fut cependant entendu de tous au XVIIᵉ siècle : les sciences, produites par l'effort humain, doivent être distinguées de la religion.