L'œil vivant
Première parution en 1961
Corneille, Racine, La Bruyère, Rousseau, Stendhal. Édition augmentée en 1999
Gallimard
Parution
« Pourquoi inventa Poppaea de masquer les beautés de son visage, que pour les renchérir à ses amants ? » demande Montaigne. Le caché fascine. Voir, regarder, c'est désirer saisir, pénétrer, posséder. Devenir «œil vivant» : tel est le vœu formulé par Rousseau. Interrogeant quelques grandes œuvres - Corneille, Racine, La Bruyère, Rousseau, Stendhal -, Jean Starobinski montre comment, dans la création littéraire, l'exigence du regard, dépassant et détruisant la réalité visible, entraîne dans le monde de l'imaginaire ; comment aussi, aiguisée par l'obstacle et la déception, elle incite à toutes les perversions : exhibitionnisme, voyeurisme, sadisme, refus de la réflexion.