Alias Caracalla - Daniel Cordier
Daniel Cordier
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Alias Caracalla

Collection Témoins
Gallimard
Parution
«Voici donc, au jour le jour, trois années de cette vie singulière qui commença pour moi le 17 juin 1940, avec le refus du discours de Pétain puis l'embarquement à Bayonne sur le Léopold II. J'avais 19 ans. Après deux années de formation en Angleterre dans les Forces françaises libres du général de Gaulle, j'ai été parachuté à Montluçon le 25 juillet 1942. Destiné à être le radio de Georges Bidault, je fus choisi par Jean Moulin pour devenir son secrétaire. J'ai travaillé avec lui jusqu'à son arrestation, le 21 juin 1943. Ces années, je les raconte telles que je les ai vécues, dans l'ignorance du lendemain et la solitude de l'exil. J'ai choisi pour cela la forme d'un "journal", qui oblige à déplier le temps et à fouiller dans les souvenirs. Les conversations que je relate ont pris spontanément la forme de dialogues. Qu'en penser après tant d'années? J'ai trop critiqué les souvenirs des autres pour être dupe de mes certitudes : là où finissent les documents, commence le no man's land du passé, aux repères incertains. Mais s'il est dans la nature d'un témoignage d'être limité, il n'en est pas moins incomparable : instantané du passé, il permet de faire revivre les passions disparues. J'ai consacré beaucoup de temps et de soins à traquer la vérité – elle seule donne un sens à une telle entreprise – pour évoquer le parcours du jeune garçon d'extrême droite que j'étais, qui, sous l'étreinte des circonstances, devient un homme de gauche. La vérité est parfois atroce.»
Daniel Cordier.

« Quand Daniel Cordier débarqua chez Gallimard avec ce qui allait devenir bien plus tard, en 2009, ses Mémoires, Alias Caracalla, il y en avait, à peu près, 2 500 pages. "Et encore, se souvient son éditeur, l’historien Pierre Nora, il arrivait à peine à 1940. Le texte était composé d’un monceau de documents et d’archives." Comment Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, a-t-il mené ce travail d’historien sans équivalent ? Enquête dans les coulisses d’une œuvre iconoclaste. » François-Guillaume Lorrain, Le Point, 25 novembre 2020

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