Victimes, et après ?

Collection Tracts (no10)
Gallimard
Parution
Alors que la seule relation à la victime est l'indignation ou la compassion, voici que cette dernière nous donne une leçon de vie. La discipline du bonheur est une leçon universelle qui s'adresse à tous. C'est un défi, l'exigence d'un art de vivre que la victime vit de manière intensifiée, mais qui est au programme de toutes les existences.

La condition de victime ne peut se réduire au traumatisme et à la souffrance. Sa violence symbolique engendre également une diminution d'être. L'exil aux autres et à soi-même contraint les victimes à une traversée ici esquissée. Leur quête vitale du bonheur, non pas malgré mais à partir de leur malheur, résonne de manière universelle avec la condition humaine.

« L'écoute est une absolue nécessité et doit commencer par la compréhension des causes du silence. Pour certaines victimes, prendre la parole est l'aboutissement d'un travail intérieur ayant parfois nécessité des années, voire toute une vie. Ce point d'aboutissement pour elles est le point de départ d'un travail de justice, ce que la "cancel culture" tend à oublier, au risque de reconduire la violence et de brouiller leurs causes. » Antoine Garapon. Entretien, propos recueillis par Marie Boëton, La Croix l'hebdo, 13 novembre 2020

« Dans un petit essai puissant, Victimes, et après ?, deux voix courageuses s’expriment et s’interrogent sur le statut de victime. [...]. En mêlant leurs regards croisés, l’un de victime, l’autre d’expert de victimes, les deux hommes livrent une réflexion décapante, évoquent l’enfermement qu’implique le statut de victime, les raisons pour lesquelles la société sacralise les suppliciés du terrorisme, abordent les moyens à mettre en place pour transcender cette expérience de rupture totale, afin d’essayer de se reconstruire après l’indicible. » Entretien, propos recueillis par Delphine Bauer, www.actu-juridique.fr, 13 janvier 2020

« Le tract est un texte assez dense qui se veut une ouverture au débat : que fait-on des victimes ? Pourquoi leur laisse-t-on une telle place dans les médias ? Pourquoi la société a-t-elle tellement envie de les entendre ? Comment peuvent-elles un jour cesser d’être victimes ? Est-ce que les institutions qui les protègent peuvent en venir à les enfermer dans un statut ? Est-ce qu’elles ne s’enferment pas elles-mêmes ? » Arthur Dénouveaux. Entretien, propos recueillis par Alix Verdet, La Jaune et la Rouge, janvier 2020

« "Devenir victime, cela arrive très vite, cesser de l’être, c’est beaucoup moins facile..." Rescapé des attentats du 13 novembre 2015, Arthur Dénouveaux, de l’association Life for Paris, publie avec le magistrat Antoine Garapon une réflexion utile sur la condition parfois aliénante de "victime du terrorisme". Entretien » L'Humanité, 13 novembre 2019

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