La crise du monde moderne

Première parution en 1946
Édition définitive établie sous l'égide de la Fondation René Guénon
Gallimard
Parution
Le regard sans concession porté par Guénon sur les ruines de l'Europe de l'après-guerre 1914-1918 s'est attaché aux causes profondes du désastre : la fermeture à une dimension spirituelle qui demeurait encore vivante en Orient. Depuis la Renaissance la recherche de la connaissance s'était effacée progressivement au profit de l'action et des seuls critères matériels. Les dérives intellectuelles s'étaient enchaînées ensuite, aboutissant à un individualisme exacerbé et au chaos social. Le naufrage de la Seconde Guerre et les maux de l'Occident contemporain témoignent de la justesse du diagnostic qu'il rappela à l'occasion de la réédition de 1946 : «Depuis lors, les événements sont allés en se précipitant avec une vitesse toujours croissante, et, sans nous faire changer d'ailleurs un seul mot à ce que nous disions alors, ils rendent opportunes certaines précisions complémentaires...» La crise..., qui faisait suite à Orient et Occident (1924) et précéda Le règne de la quantité et les signes des temps (1945), plus doctrinal, avait eu en son temps l'oreille du public et l'ouvrage avait été rapidement épuisé, mais il fut mal reçu dans le monde institutionnel tant politique que religieux ou dans la grande presse qu'il prenait à contre-pied. L'Église catholique, dernier recours pour un redressement spirituel de l'Occident dans l 'ordre exotérique selon Guénon, ne se reconnaissait ni dans la position qu'il lui assignait parmi les grandes traditions ni dans la mission dont il la chargeait.
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